D’une surface de 5.800 km², c’est-à-dire 3,5 la superficie de la capitale sénégalaise Dakar, le morceau de banquise de 200 km de long et 350 mètres de hauteur pourrait être un danger pour la circulation maritime, mais n’impactera pas le niveau des océans.
Des scientifiques britanniques du projet Midas, étudiant le secteur « Larsen C » de la gigantesque barrière de glace de la péninsule orientale de la calotte glaciaire du pôle Sud, ont confirmé le détachement de cet iceberg record qui, selon leurs estimations, pèse plus de mille milliards de tonnes.
« La rupture finale a été décelée par les données de la Nasa et l’instrument thermique infrarouge du satellite Aqua », expliquent les scientifiques, qui proposent déjà de nommer l’iceberg « A68 » dans un message sur leur blog. La faille avait été découverte pour la première fois en 2014.
Danger pour le trafic maritime
La superficie de 5.800 km² de l’iceberg est comparable à 3,5 fois la taille du Grand Casablanca (Casablanca, Mohammedia, Nouaceur, Mediouna), ou encore 55 fois Paris intramuros. Une ampleur telle que l’agence spatiale européenne ESA, qui traque également son évolution avec ses satellites CryoSat et Copernicus, met en garde contre le danger qu’il représente pour le trafic maritime.
Un impact sur le niveau des océans?
La séparation risque également de fragiliser l’ensemble de la barrière de Larsen et ses glaciers qui pourraient, à plus long terme, avoir un impact sur le niveau des océans. A lui seul, le nouvel « iceberg A68 » ne devrait toutefois pas avoir d’impact notable, d’après le projet Midas qui rappelle qu’il flottait déjà avant ce détachement.
Le professeur Adrian Luckman de l’université de Swansea (pays de Galles, Royaume-Uni), estime qu’il est « difficile de prédire ce qu’il va devenir de ce bloc ; il pourrait dériver en un seul bloc mais il est plus probable qu’il se fragmente, et que certaines parties remontent au nord, vers des eaux plus chaudes ».
Le continent antarctique, comme le pôle Nord, est l’une des régions du monde ou le réchauffement climatique est le plus grave. Mais les scientifiques du projet, eux, se montrent très prudents quant au lien avec cette rupture. En 2002, une autre barrière de glace, Larsen B, s’était désintégrée de façon spectaculaire au terme du même processus, imitant Larsen A en 1995.