Présent lors du rassemblement des femmes de l’Urd, Djibo Kâ s’est invité autour du débat politique actuel dont la motion de censure déposée contre le gouvernement de Abdoul Mbaye constitue le dossier le plus chaud. Par ailleurs, il veut retrouver la gloire perdue de son parti.

Minoritaires à l’Assemblée nationale, les Libéraux ont réussi à rassembler des voix pour obtenir le minimum requis pour déposer la motion de censure contre le gouvernement de Abdoul Mbaye. Djibo kâ a indiqué, en marge d’une rencontre avec les femmes de son parti  ce samedi, qu’il n’avait pas été consulté par le Parti démocratique sénégalais (Pds). Ancien parrain de la motion de censure, déposée contre le gouvernement de Mamadou Lamine Loum en 1998, il partage évidemment cette initiative qui, pour lui, est un signe de la vitalité de la démocratie.  Et les parlementaires, vecteurs de ces initiatives, peuvent faire recours à cette procédure pour faire entendre leur voix et/ou instaurer le débat. «Je l’ai fait en 1998 contre le gouvernement de Mamadou lamine Loum donc, c’est la 5e motion de censure depuis 1962. C’est la vie parlementaire qui est comme ça», tempère le leader de l’Urd.


Pour l’instant, il ne sait pas encore l’attitude à adopter. Allez-vous voter cette motion ? «Ma réponse est réservée. Ça dépend. Pour l’instant, je ne sais pas encore», répond-il.  «Je fais confiance au Premier ministre, j’ai écouté son propos. C’est un homme honnête mais, les Sénégalais observent, l’opinion regarde. Actuellement, le Sénégal est un pays très difficile», prévient M. Kâ. Dans ce contexte assez tendu, il renouvelle encore son  appel au calme. «Le pays a besoin de calme sinon les investisseurs vont fuir.  Il y a des dossiers judiciaires, il faut les traiter loin de la politique politicienne», recommande l’ancien ministre de l’Intérieur.

Aujourd’hui, le débat politique est aussi structuré sur la transhumance politique qui commence à connaître une nouvelle évolution sémantique. Sa ré­ponse est sèche comme une sentence avec en toile de fond une raillerie purement ubuesque. Il n’est pas intéressé par un quelconque poste ministériel. «D’ailleurs, le président a fort à  faire avec ses courtisans. Pourquoi Macky Sall m’appellerait ? Il étouffe du fait de ses alliés nombreux», dit-il. Con­centré sur sa formation politique, il préfère plutôt utiliser ses forces à fédérer les énergies au niveau de son parti «où les militants ne se gênent plus à lui dire ce qu’ils pensent de sa gestion». Ce samedi, les militantes du parti ont davantage réclamé de transparence dans la conduite de son parti «et à plus d’équité mais une redynamisation des structures tombées en désuétude». Il trouve certaines ré­flexions pertinentes comme «par exemple la nécessité de mettre fin à la léthargie qui mine le parti mais nie être un tribun». «Je suis au-dessus de la mêlée, je suis pour le militant, je n’ai pas de préférence», s’est défendu bec et ongles M Kâ. Donnant suite aux souhaits des militantes, il dit : «Depuis deux mois, je ne fais que ça, recevoir les femmes du parti individuellement. Ce matin, nous avons fait le point de façon globale pour savoir mettre le pied et avec quel rythme, avec quels moyens. J’ai conscience que le parti vit à Dakar mais il a besoin d’être fouetté. Et je ferai une tournée dans l’ensemble des communes d’arrondissement au mois de janvier.»

 

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