Le Théâtre national Daniel Sorano a vibré samedi soir au rythme des zikrs tidianes, au grand bonheur d’un public conquis par un spectacle bien maîtrisé dans sa mise en scène qui renvoyant à des éléments importants du patrimoine culturel islamique. A l’initiative de l’Association pour l’éducation et l’orientation des jeunes tidianes de Tivaouane, cette soirée se tenait en prélude du prochain Maoulaoud (3 ou 4 janvier), un événement religieux annuel commémorant la naissance du Prophète Mohammed (PSL). Le public était venu aussi nombreux que varié – hommes femmes, enfants- à ce spectacle de chants religieux déclamés sur un mode dynamique dont le choix était agrémenté par un bon jeu de lumière. Des détails et d’autres qui donnait la garantie d’une certaine sophistication qui manquait jusque-là à des soirées religieuses plutôt classiques.

Ici, le public, quelquefois fin connaisseur, a eu droit à des jeux uniques de lumière mis en valeur par les djellabas blancs des chanteurs, une trentaine de jeunes hommes choisis pour exécuter des chants passés dans le patrimoine culturel islamique.Le groupe a marqué sa présence sur scène, sur le modèle d’une chorale, en profitant du talent, des ressources et techniques vocales de ses lead-vocaux issus des nombreux »dahiras» regroupant l’Association pour l’éducation et l’orientation des jeunes tidianes de Tivaouane.Le metteur en scène, Jean Mamadou Lamine Leurs, a expliqué que ce spectacle avait nécessité des répétitions de plusieurs années, rappelant que ces jeunes chanteurs «n’avaient pas l’habitude de bouger sur scène ni de jouer avec la lumière». D’où selon lui le choix porté sur le Théâtre national Daniel Sorano, dont la scène était plus adaptée à ces innovations que le cadre traditionnel dans lequel les dahiras évoluaient à Tivaouane.

Un pari gagné puisque ces jeune chanteurs ont été en parfaite cohésion durant tout le spectacle rythmé par répertoire riche et instructif pour le spectateur averti.Les sept lead-vocaux se sont succédé pour rappeler les préceptes islamiques et les œuvres d’El Hadj Malick Sy, l’un des propagateurs de la confrérie tidiane. Pape Malick Mbaye, Ousmane Kane Mbaye, Cheikh Tidiane Sy, Abdoul Aziz Doucouré, entres autres, ont fait danser et pleurer le public reprenant parfaitement chaque parole des chants interprétés. Une manière de d’attester leur attachement au saint homme.Les écrans positionnés de part et d’autre de la salle laissaient défiler les visages de ceux qui ont marqué l’histoire de la confrérie tidiane au Sénégal, dont les khalifes Serigne Babacar Sy, Abdou Aziz Sy «Dabakh», Mansour Sy, Serigne Cheikh Tidiane Sy «El Makhtoum», actuel khalife.La Cellule zawiya Tijaniya, à l’origine de cette manifestation, a tenu à inviter l’ambassade de la république islamique d’Iran qui a «participé activement à la réalisation du spectacle» selon son administrateur, Abdoul Hamid Sy.

«Cette participation de l’ambassade d’Iran (…) va dans le sens de l’enracinement et de l’ouverture», a-t-il déclaré, soulignant que le spectacle vise aussi à «montrer la diversité culturelle de l’islam mais aussi matérialiser à travers cette diversité, la nécessité de l’unité de la Oumma islamique de manière générale».Le spectacle avait également pour objectif de «mieux vulgariser» le patrimoine et les valeurs islamiques au profit d’un public jeune moins averti la littérature arabe et islamique et moins au fait de «la quintessence du message de El Hadj Malik Sy».»Un message qui vise à nous amener à nous approprier la reproduction du modèle prophétique, car (…) il s’agissait pour nous de rajouter de l’enchantement en utilisant le chant, l’art lyrique mais aussi les technologies de l’information et de la communication, pour mieux toucher le ressenti des talibés tidianes et des musulmans en général».

Senenews

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