Le Ministre de l’agriculture et de l’équipement rural Pape Abdoulaye Seck a présidé hier, jeudi 24 novembre, l’atelier régional d’engagement pour la mise en œuvre de «Nourrir l’Afrique», une stratégie de la Banque Mondiale pour la transformation de l’agriculture africaine entre 2016 et 2025. A cette occasion, il a évoqué un certain nombre de préalables qu’il faut relever afin que l’Afrique puisse parvenir à nourrir l’Afrique.
Présidant la cérémonie d’ouverture de l’atelier de lancement d’engagement pour la mise en œuvre de «Nourrir l’Afrique», une stratégie de transformation agricole en Afrique initiée par la Bad, le Ministre de l’agriculture et de l’équipement rural Pape Abdoulaye Seck a dégagé 12 préalables à prendre en compte pour que le continent puisse nourrir l’Afrique.
«Pour le gouvernement du Sénégal, nourrir l’Afrique c’est assurer effectivement la prise en charge de toute une panoplie de préalables», indique-t-il. Selon lui, l’Afrique doit maitriser l’eau pour sécuriser et étaler la production agricole quotidienne dans le temps et dans l’espace ; Augmenter la productivité ; mettre à la disposition du monde rural des facteurs de productions de qualité ; Réformer le foncier. « Il nous faut réformer le foncier mais nous ne devons pas être dans une logique de création d’un marché foncier rural qui serrait de notre point de vue une forme d’accaparement des terres. Pour nous, les terres doivent rester africaines et nous distinguons bien la sécurisation de l’investissement privé et le transfert de propriétés», précise-t-il.
Citant toujours les préalables que l’Afrique doit prendre en charge pour arriver à une stratégie de transformation agricole en Afrique, le Dr Pape Abdoulaye Seck soutient : « Il nous faut aussi l’amélioration de l’accès aux marchés, la formation, l’information et le soutien aux exploitations familiales ; favoriser l’émergence d’un système privé mais qui va développer des synergies avec les exploitations familiales ; la promotion de l’emploi des jeunes, des femmes mais aussi des personnes qui sont porteuses d’handicap physique ; mettre en place des infrastructures de base pour lutter contre les pertes post récoltes et transformer nos productions».
Il évoque également la restauration et l’amélioration de la fertilité des zones d’autant plus que nous sommes dans un contexte de changement climatique qui nous expose à une vulnérabilité. Enfin, il propose d’assainir l’environnement de la production et de la commercialisation soulignant que cela passe par une massification des investissements publics.
Dans cette dynamique, il incite les pays africains à une mutualisation de leurs interventions à l’échelle du continent. «Ce qui signifie une mise en synergie de nos efforts, de nos intelligences et de nos moyens en vue d’une exploitation optimale des capacités productives de nos ressources», a-t-il laissé entendre.