Le marché de l’oignon marqué par une tension ces derniers jours, pourrait retrouver une situation normale d’ici une à deux semaines, a indiqué, mardi, à l’APS, le Directeur général de l’Agence de régulation des marchés (ARM), Ansoumane Sané.
« Je voudrais rassurer les Sénégalais, en leur disant que d’ici une à deux semaines, nous allons retrouver une situation normale », a-t-il promis au cours d’un entretien qu’il a accordé à l’Agence de presse sénégalaise.
Le directeur de l’ARM aussi annoncé «l’arrivée très prochaine, de 2.400 tonnes devant permettre un approvisionnement du marché, même si ce ne sera pas suffisant en raison de la forte demande ».
Il a également fait part de l’arrivée de quelque 5 000 autres tonnes qui seront suivies d’une autre cargaison de 6 000 tonnes.
Ansoumane Sané a renseigné par ailleurs, qu’une mission diplomatique sénégalaise est en train d’être menée avec le Maroc, pour l’ouverture d’un «couloir de 25 à 30 milles tonnes ».
« Avec l’arrivée prochaine de la campagne de commercialisation de l’oignon local, nous pensons que nous n’aurons pas à vivre une situation pareille », a-t-il relevé.
Le régulateur a toutefois invité les producteurs et les commerçants, à savoir »raison garder », notant que »ce n’est pas parce que le produit est rare que forcément les gens doivent appliquer des prix hors de portée des Sénégalais ».
« Ils (commerçants) doivent respecter la structure des prix conformes avec les aspirations et les orientations du gouvernement en faveur de la diminution de la vie chère », a-t-il martelé.
Les facteurs explicatifs d’une hausse
Selon lui, « les populations doivent sentir les efforts de l’Etat sur l’augmentation de la production et sur le blocage des importations, pour éviter la cohabitation ou la concurrence de l’oignon importé sur l’oignon local ».
Ansoumane Sané a précisé que « trois facteurs » sont à l’origine de la situation de la tension notée sur les prix de l’oignon.
« Elle est liée dans un premier temps, au comportement des commerçants qui mènent des pratiques spéculatives lors de la fin de la campagne de commercialisation, qui coïncide avec l’ouverture de l’importation. On est passé entre lundi et samedi, de 1000 à 1500 FCfa pour le Kilogramme », a-t-il fait savoir.
Le 2e facteur est lié, selon lui, au maintien par le Maroc depuis deux mois, « des mesures de restrictions » liées à l’exportation de l’oignon. M. Sané a ajouté que « le 3e facteur est consécutif à l’attente des récoltes de la production de la Hollande, en fin juillet, début août ».
« Le temps du chargement de la Hollande au Sénégal, c’est près de dix jours. Ce qui correspond à ces deux semaines de tension que nous vivons », a-t-il poursuivi.
Si les conditions étaient réunies, fait-il savoir, »l’oignon importé et l’oignon local devraient cohabiter afin d’éviter une rupture et surtout un renchérissement des coûts comme nous sommes en train de le noter ».
Dans cette perspective, il a promis que des stratégies sont en train d’être mises en œuvre à travers notamment »la mise à disposition du fonds de commercialisation pour avoir un stock de souveraineté et sécuriser la production ».
»La réalisation des structures de stockage qui va entrer dans sa phase active aidera à ne plus connaître cette situation lors des prochaines campagnes », a estimé M. Sané, rappelant que le Sénégal connait des pertes post-récoltes de 30% sur l’oignon.
L’Aps