Les hommes sont avertis ! La gente féminine dispose d’une rame de combat aussi ravageuse que les armes de destruction massive, qui avaient motivé l’intervention américaine en Irak.
Il s’agit d’une batterie de “thiouraye” (encens) en vente dans certains marchés de Dakar, capitale sénégalaise, à l’image du marché Hlm.
Ces “thiouraye” ont pour noms Seur bu tass, Koumayeteul, Pobarou minuit, Sauce Kani, Viber, Youtube, Wokhalma, dinama nekh, whatsApp, Samedi soir …… ». Toutes catégories capables de faire abjurer un “Mollah”.
Même si hievrnage oblige, le “gawéé” continue de garder la cote, il n’en demeure pas moins que les autres types d’encens restent toujours prisés par les épouses, soucieuses de solder leurs comptes avec leurs chocolats dorés, au milieu de la nuit. Et ce, sans les ébouillanter avec de l’eau ou de l’huile, loin des indiscrétions du voisinage. Bienvenue à bord de Actusen.com pour un voyage dans le microcosme des “thiouraye” foudroyants, à travers ce reportage.
L’hivernage s’est installé avec ses pluies abondantes et ses moustiques. C’est la période propice pour les vendeurs de Thiouraye (encense) qui s’en donnent à cœur joie à ce commerce florissant.
Pour en avoir le cœur net, Actusen.com est allé à la rencontre de vendeurs de Thiouraye établis au marché des Hlm.
Sur les lieux, trône la boutique Djeddah Thiouraye, où les adeptes d’encens viennent s’approvisionner.
Dès notre entrée, l’odeur enivrante, qui se dégage des encensoirs posés à la devanture de la boutique nous envahit les narines.
VENDEUR2Sayit Fall : « le Gowé Saafe ou Khothie et le Naak sont les plus prisés, en saison hivernale»
Le gérant de la boutique Djeddah Thiouraye, Sayit Fall, 25 ans, silhouette svelte, est sanglé dans un pantalon en jean et Lacoste, à l’effigie de son nom. Selon lui, “en ce moment, le Gowé Saafe, le khothie ou le Naak sont la mode hivernale”.
Il ajoute : «en saison des pluies, les femmes préfèrent le Gowé, car il élimine toutes les mauvaises odeurs de la maison ; idem pour le Naak». A l’en croire, beaucoup de leurs produits viennent de Dubai ou d’Arabie Saoudite. Mais le Gowé provient du Walo, du Mali ou de la Côte d’Ivoire, renseigne Savit Fall. Son voisin d’à-côté, en l’occurrence Aliou Fall la quarantaine lui emboîte le pas.
VENDEUR1Aliou Fall : «les prix varient entre 1000 et 20 000 F Cfa, la femme fait du thiouraye son arme de combat»
«Nous avons une clientèle hétéroclite à majorité composée de femmes. Les driankés (femmes dans la quarantaine et qui sont choyées par Dame nature, en termes de corpulence et de forme) préfèrent le Gowé ou Soufou Djeddah”, affirme Aliou Fall.
“Quant aux jeunes filles, elles se contentent des parfums de chambre », affirme, Aliou Fall, dans le milieu, depuis quinze années. Selon lui, le commerce est rentable, car la femme sénégalaise fait du thiouraye son arsenal de combat. « Le prix varie entre 1000 et 20 000 F Cfa, le kilo. Cela dépend du type de thiouraye, car ceux importés sont plus chers », souligne notre interlocuteur.
VENDEUR3Abdou Faye liste les encens assassins : « Seur bu tass, Koumayeteul, Pobarou minuit, Sauce Kani, Viber, Youtube, Wokhalma,dinama nekh,whatsApp, Samedi soir …… ».
Nous quittions Savit Fall et Aliou Fall et faisons cap sur une autre boutique de Thiouraye. Appelé Abdou thiouraye par ses clients, l’homme derrière, son comptoir, excelle dans ce métier depuis cinq ans. Agé de 26 ans, Abdou Faye est le conseiller des dames dans le domaine du Thiouraye.
«Notre commerce marche plus, pendant la fraîcheur, le Gowé se vend mieux que les autres produits. C’est pourquoi on attribue des noms provoquant la curiosité, pour attirer la clientèle. On s’inspire de l’actualité ou des Série télévisés, du jargon des jeunes”.
Et quand vous demandez à Abdou Faye s’il peut nous en lister quelques-uns des surnoms collés, sa réponse tombe sèche : “on peut en citer Sauce Kanai, Seur bu Tass, Pobarou minuit, Koumayeteul, Samedi soir, Viber, 45 minutes de silence, Blocass ,Dinama Nekh, WhatsAPP, entre autres », explique Abdou Thiouraye , 26 ans.
ACHETEUZ1Ndaté Ndiaye : « je prefere les parfums de chambre car mon mari est asthmatique
Trouvée en train de choisir des produits désodorisants, Ndaté Ndiaye, sanglée dans une robe à fleurette bustier qui lui va très bien, a 25 ans. Mariée récemment, elle préfère les parfums de chambres aux Thiourayes.
«En bonne sénégalaise, j’adore le thiouraye, mais comme mon mari est asthmatique, je me contente des parfums de chambres qui sont aussi très bons. S’y ajoute aussi la chaleur qui règne actuellement à Dakar», confie-t-elle.
GOWééMounas Laobe : « le thiouraye est un aphrodisiaque pour les hommes »
Autre quartier, autre décor. Le populeux quartier de Grand-Dakar compte dans sa population, une forte communauté de Laobés.
Cette ethnie se singularise par la sensualité de ses femmes, et leur aptitude à concocter du Thiouraye de haut de gamme. Capable de faire abjurer un extrémiste religieux. Nous faisons la connaissance de Mounas Gadiaga, la quarantaine, mère de famille.
«Le thiouraye est dans nos gènes, il nous colle à la peau, depuis nos aïeux. Je ne vous dirai pas mon secret pour faire un bon Thiouraye, mais sachez qu’il est indispensable pour une femme mariée de l’avoir dans sa table de chevet”, conseille-t-elle.
En bonne connaisseuse, Mounas Laobé en rajoute cette couche : “outre sa bonne odeur, le thiouraye est un aphrodisiaque pour les hommes », glisse-t-elle. Alors, les femmes sont averties. Et nul ne saurait demain invoquer l’argument, selon lequel Actusen.com ne l’a pas avertie.
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