S’il est vrai que le secteur de l’énergie constitue un lourd fardeau au Sénégal, force est de constater que des avancées sont en train d’être notées dans les relations allant dans le sens de combler le gap

De nombreux accords ont été signés avec des structures internationales afin de lancer le plan national de restructuration du secteur afin de contribuer à augmenter considérablement la production d’électricité sur le moyen terme.


Déjà, la Banque mondiale a dégainé 68,5 millions d’euros visant à soutenir plusieurs éléments de la stratégie de réforme énergétique du Sénégal, le plan Takkal. L’investissement sera étalé sur 5 ans et aidera SENELEC, la compagnie d’électricité d’état, « à réduire les pertes techniques et commerciales et à améliorer la fiabilité de l’approvisionnement en électricité », selon un communiqué de la Banque mondiale.

Plus précisément, les fonds seront dédiés à la modernisation des infrastructures de distribution d’électricité et à l’amélioration du système de facturation afin de réduire les fraudes. La majeure partie des pertes commerciales de SENELEC sont dues aux fraudes dans la facturation. L’installation de compteurs modulaires avec prépaiement, et de compteurs intelligents électroniques, qui peuvent être relevés à distance, devrait contribuer à mettre les équipements en conformité avec les normes internationales de prévention des fraudes.


Les fonds prévus dans cet accord seront aussi utilisés pour produire et distribuer des ampoules à basse consommation et pour inciter les clients à réduire leur consommation en électricité, afin de diminuer le coût de l’énergie. Le secteur énergétique sénégalais est l’un des plus chers et des plus inefficaces du continent africain, après des années de gestion et d’investissement inadaptés. Le gouvernement sénégalais s’est engagé à y remédier très bientôt. Il devrait compléter l’investissement de la Banque mondiale à hauteur de 6,85 millions d’euros, pour un coût total de 75,36 millions d’euros.

Le manque de fiabilité et le coût élevé de l’approvisionnement en électricité ont constitué un frein pour la croissance économique du pays ces dernières années. En 2011, les pannes de courant successives ont duré jusqu’à 30 heures dans certaines régions du pays, ce qui a affecté la bonne marche des affaires et provoqué des manifestations généralisées. La capacité totale de SENELEC s’élevait à 640 MW en 2010, mais il lui manque régulièrement 30 à 50 MW. La croissance du PNB du Sénégal était de 2 % en 2011 ; elle est bridée par les insuffisances du secteur énergétique ainsi que par la baisse de la production agricole due à la sécheresse.


Le Sénégal a aussi conclu un accord avec la Korea Electric Power Corporation, pour la construction d’une centrale au charbon pouvant produire 250 MW, pour un coût total estimé à 457,35 millions d’euros. L’usine, une fois qu’elle sera entrée en service en 2015, permettra d’augmenter l’approvisionnement en électricité de manière significative.


Les efforts du gouvernement visant à mener une réforme globale du secteur énergétique et de SENELEC devraient contribuer à soutenir la croissance économique sur le moyen et long terme. Cependant, avec un niveau déjà élevé de dépenses publiques, la participation du secteur privé et l’appui de donateurs internationaux seront essentiels à la concrétisation de ces projets.

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