Face à la lutte contre l’immigration clandestine, plusieurs efforts tant sur le plan gouvernemental que privé sont menés. Au rang de ses hommes et femmes dévoués à cette cause au Sénégal, on nomme Mme Yaayi Bayam Diouf. L’apport des actions de cette figure de la lutte contre l’immigration irrégulière dans son pays a été reconnu et primé d’une médaille d’Or récemment par la Fondation Crans Montana, lors de son dernier Forum à Dakhla.
Au Sénégal, la lutte contre la migration irrégulière se conjugue aussi au féminin. Elle est incarnée par une brave dame du nom de Mme Yaayi Bayam Diouf. Victime vivante de l’immigration clandestine, elle fait sienne cette lutte depuis plusieurs années déjà.

Combattante de la lutte contre l’émigration clandestine, la sénégalaise Yaayi Bayam Diouf travaille à endiguer ce fléau qui sème désolation et tristesse dans de nombreuses familles africaines.

Emouvante histoire, point de départ de sa lutte

Mère d’un fils unique, Yayi Bayam Diouf, elle perdra ce dernier, adepte de ceux qui croient que le bonheur est ailleurs et précisément de l’autre côté de la méditerranée. Son unique fils quitte Thiaroye-sur-mer, une banlieue pauvre de Dakar, en mars 2006 pour rallier l’archipel espagnol des Canaries. Mais comme ces milliers de migrants, il n’atteindra pas le large et ne reviendra pas non plus vivant. Attristée, peinée, meurtrie dans l’âme, dame Yayi Bayam Diouf, l’a été à la mort de son fils de 26 ans suite au chavirement de la pirogue de fortune dans laquelle il voulait regagner l’Europe. Depuis, pour que  » plus jamais, aucun jeune sénégalais s’aventure de façon clandestine  » dans l’espoir d’un mieux-être, elle a fait de cette lutte son combat.

Ses actions en faveur de la lutte anti immigration

A la mort accidentelle de son unique fils, avec quatre-vingts autres jeunes de Thiaroye-sur-mer, Yayi Bayam Diouf, loin de sombrer dans le désespoir, s’attèle de toutes ses forces, quotidiennement à sensibiliser les jeunes et les mères sur les dangers de l’immigration. Egalement, à travers des activités, le Collectif des femmes pour la lutte contre l’émigration clandestine au Sénégal (COFLEC), dont elle est la présidente, se bat pour que les jeunes de Thiaroye ne risquent plus leur vie pour rallier l’Europe.  » La mort de mon fils m’a beaucoup motivée. Au lieu de pleurer, je me suis dit que nous devions nous battre contre cette immigration mortelle. J’ai alors créé le Collectif des femmes pour la lutte contre l’immigration clandestine, en sa mémoire, par respect pour tout ce qu’il a fait pour nous » a-t-elle racontée lors d’un panel sur l’immigration clandestine lors du Crans Montana Forum au Maroc.

Pour atteindre leurs ambitions, ces mères membres du COFLEC qui ont perdu, un ou deux enfants ou parfois trois dans l’immigration clandestine, incitent les jeunes à trouver un avenir au Sénégal.
Outre la sensibilisation, le collectif transforme des fruits et légumes en jus, avec une production de huit tonnes par saison: le Ditakh, les mangues, les mades, le citron, les oranges, le bissap (l’oseille), et le gingembre. Il produit aussi du savon à base de produits locaux (huile de palmiste, huile de palme, soude acoustique, beurre de karité, et huile de nime) et transforme les céréales locales (mil, maïs, niébé), en couscous et brisure de mil.

Crée en 2007, l’objectif du COFLEC est de combattre l’émigration clandestine, notamment à Thiaroye-sur-mer, une localité de pêcheurs fortement touchée par le drame. Cette absurdité de certaines mères à pousser leurs fils à partir en Europe par les voies illégales et à payer les passeurs de par elles-mêmes, a fait tant de victimes et pour la médaillée d’or du Crans Montana Forum de Dakhla,  » il faut que ça cesse « .

Première femme pêcheur de sa localité, Mme Yayi Bayam Diouf à 68 ans, dirige un centre de formation pour les pêcheuses dans le village de Thiaroue-sur-Mer, près de Dakar, au Sénégal.
Selon des statistiques de cette association, dans cette aventure hasardeuse, en 2012, 156 jeunes Sénégalais de cette localité avaient trouvé la mort, laissant 88 orphelins, tandis que 374 mineurs étaient détenus en Espagne et 210 jeunes rapatriés d’Espagne, du Cap-Vert et du Maroc.

Au Sénégal, le gouvernement tente de combiner plusieurs solutions alternatives, sécuritaires et de développement. De l’aide des pays du Nord, à renforcer la surveillance des côtes pour éviter les départs de clandestins par pirogue vers l’Espagne, au Plan retour vers l’Agriculture (Plan REVA) en passant par l’accord de partenariat signé entre l’Espagne et le Sénégal, pour contingenter de jeunes travailleurs migrants saisonniers visent à terme, réguler la migration clandestine.

Rappelons que près de 12.000 migrants clandestins sénégalais ont débarqué illégalement sur les côtes italiennes ces deux dernières années. Prés 1300 migrants ont été rapatriés en 2016 et environ 5000 autres sont revenus au bercail ces trois dernières années, selon le directeur des Sénégalais de l’extérieur, Sory Kaba.

L’AUTEUR
Alice L.

http://africahotnews.com

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