Depuis quelques années la question de l’émigration occupe une place de choix dans les discours politiques. En effet les leaders politiques dans leurs diversités ont eu à aborder les difficultés que rencontrent les sénégalais vivant dans les différentes diasporas. Mais à y voir de près, l’on a comme l’impression qu’on veut réduire les problèmes de l’immigration à la seule question de l’âge des voitures à importer.

Tout en reconnaissant la pertinence et tout le sérieux que revêt cette question l’on est tenté tout de même de se demander si la priorité des priorités des sénégalais de l’extérieur était la question des voitures ? Ne serait-il pas une erreur grave que de vouloir résumer toute la situation à la seule question de l’âge des véhicules ?

La décision de revoir sensiblement l’âge des voitures est certes salutaire mais il n’en demeure pas moins qu’il reste d’autres besoins aussi pressants voire plus pressants.

Les sénégalais de l’extérieur ont été l’objet d’injustice de la part du régime sortant dont la dernière en date est l’augmentation du cout des appels entrants. En effet le gouvernement de Wade de manière unilatérale et intempestive avait pris la décision de revoir à la hausse le cout des appels entrants, décision qui en son temps avait fait couler beaucoup d’encre et de salive et a rencontré l’opposition de la société civile, des syndicats mais aussi des associations des sénégalais de l’extérieur. Cela n’a pu faire bouger Wade et son régime d’un iota. Celle-ci a fait très mal à la communauté sénégalaise vivant à l’étranger quant on sait la masse financière provenant des appels en provenance de l’étranger.

Outre cet ennui, beaucoup de sénégalais qui vivent à l’extérieur en particulier ceux d’Italie sont confrontés à des problèmes d’avenir car jusqu’à présent il n’y a pas une volonté politique allant dans le sens de régler la lancinante question de la retraite des sénégalais qui après avoir versé des indemnités de retraite pendant toute leur vie active risquent de tout perdre car semble-t-il il n’y a aucun accord signé entre l’état italien et celui sénégalais allant dans ce sens. Donc voilà un dossier d’une importance capitale sur la table de monsieur Alioune Badara Cissé ministre des affaires étrangères et des sénégalais de l’extérieur.

Au moment où nous écrivons cet article, des milliers de sénégalais sont en chômage ,d’ autres purement et simplement licenciés pour motif économique car beaucoup d’entreprises ont fermé boutique et déposé leur bilan, la suite ont le sait c’est la faillite et toutes les conséquences collatérales qui s’y ajoutent.

La crise économico-financière qui a fini de mettre à genou presque toute l’Europe a affecté de manière sérieuse les sénégalais qui vivent à l’étranger ; Or la mission première d’ un état c’est la recherche du bien-être de ses fils où qu’ils soient .

la réalisation de petits projets surtout pour ceux qui vivent dans le Sénégal des profondeurs. En leur facilitant également l’accès au logement, au travail pour les cadres formés à l’étranger désireux de retourner au pays. Leur faciliter l’accès au crédit au besoin créer de grandes mutuelles pour les sénégalais des différentes diasporas .l’assistance légale aussi fait défaut car beaucoup de senegalais vivant à l’extérieur y ont été victimes d’injustice ; emprisonnés ,torturés ou même tués l’on se rappelle encore des meurtre de florence (en Italie) et du sénégalais sauvagement abattu en Espagne. Beaucoup de cas sont pendants ou même classés sans suite ,le cas Seydou Gadiaga à Brescia en Italie est encore actuel dans la mémoire des sénégalais .

Le laxisme dans les représentations diplomatiques est dénoncé çà- et- là par les communautés sénégalaises qui estiment que dans les ambassades et consulats, les personnels n’ont aucun sens du patriotisme et ne leur félicitent point l’accès aux différents services. Certains locaux font même office de quartier de deal et de business qui n’honorent guère notre pays.

L’avenir des fils d’émigrés occupe également une place centrale dans la liste des préoccupations. Les « modou-modous » sont aussi préoccupés par le sort de leurs enfants nés à l’étranger. Le plus souvent obligés d’évoluer au sein d’une société qui ne leur accorde aucune hospitalité, victimes de discrimination et de racisme. Ces enfants sont à cheval entre deux cultures, une qui les rejette et une autre qu’ils peinent à connaitre et à embrasser car étant en contact permanant avec une réalité qui pour ainsi dire est aux antipodes avec celle de leur pays d’origine.

La liste est très loin d’être exhaustive mais nous avons jugé utile d’attirer l’attention des décideurs politiques mais aussi des sénégalais de l’extérieur sur le fait de vouloir à tort ou à raison limiter les ennuis de l’émigration à la seule question de l’importation de véhicules.

En mon sens les autorités doivent prendre à bras le corps la question de l’émigration en intégrant dans la recherche de solutions les émigrés eux-mêmes, évitant en même temps de tomber dans les erreurs du défunt régime qui, dans le souci de recaser leurs militants a créé entre autre le ministère des sénégalais de l’extérieur et le haut conseil des sénégalais de l’extérieur qui en réalité n’étaient que des postes de sinécures pour donner du pain aux incompétents.

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