Les populations du département de Ranérou ont réservé un accueil des plus chaleureux au premier ami de la nature. Abdou Karim Sall, ministre de l’Environnement et du Cadre de vie puisqu’il s’agit de lui, à l’occasion de ses sorties dans le grand nord qui l’ont menées récemment au parc de Djoudj, a visité ce mardi 21 janvier 2020, la réserve du Ferlo nord.

Deux heures de visite au pas de charge

Dans l’enclos de Katané, à cheval entre les départements de Ranérou, Podor et Matam, Abdou Karim Sall a pu constater de visu la progression des espèces fauniques (ré)introduites dans la réserve depuis 2003. Accompagné des autorités administratives et locales, il a suivi d’abord une brève présentation de la réserve faite par les agents des Parcs nationaux. Puis, les soldats de la nature ont fait visiter la réserve à leur hôte de marque pendant deux tours d’horloge. Au pas de charge.

La réserve de Katané  ou quand les antilopes oryx colonisent le Ferlo !

Après un long marathon, Abdou Karim Sall, en tenue de camouflage, a usé ses semelles pour faire le tour du site de fond en comble qui s’étend sur 487.000 ha. Le ministre de l’Environnement a terminé son périple au village de Katané. Il n’a pas caché sa satisfaction à l’endroit des populations qui collaborent avec le gestionnaire du site notamment pour abreuver les bêtes en semi-liberté.

Une gestion intégrée à saluer.

Selon le ministre de tutelle, « la réserve créée en 1972 est assez fournie en biodiversité végétale et animale ». Constatant de lui-même « un certain nombre de choses », il en « profite pour saluer et remercier la direction des Parcs nationaux constamment sur le terrain qui malgré parfois des moyens assez limités abat un travail remarquable ». Le ministre de l’Environnement et du Cadre de vie « a ensuite félicité  le conservateur et son équipe qui travaillent en parfaite collaboration avec les populations ». Pour A .K. Sall « l’implication des populations dans la réserve m’a beaucoup séduit. C’est une formule heureuse dans la mesure où chacun tire son épingle du jeu. Le conservateur a besoin des éco-gardes et des populations pour protéger et préserver les espèces qui vivent à l’intérieur de la réserve ».

Au royaume des antilopes : oryx, dorcas et autres ndama gambadent en  savane…

A en croire le ministre de l’Environnement et du Cadre de vie, « la réserve est assez importante pour le Sénégal notamment en matière de conservation de la biodiversité. La preuve en est faite avec la réapparition des oryx. C’est une excellente nouvelle car 08 sujets étaient introduits en 2003, aujourd’hui, on en trouve 500. » En ce qui concerne les gazelles, le peuplement connait un retard. Sur « 5 gazelles ndama, la réserve en compte 10 ; pour les gazelles dorcas, au début en 2009, on avait 23, on est à 15 têtes ». Le problème découle de la forte « consanguinité »

Les chacals s’invitent au festin des gazelles.

Mais, il y’a aussi le fléau « des prédateurs ». La nature ayant horreur du vide ; la chaine alimentaire se reconstitue entièrement… Le chacal, terreur des petits ruminants, s’invite à son tour. Abdou Karim Sall tempère : « les chacals constituent une menace ».

Satisfait, A. K. Sall ne compte pas changer son fusil d’épaule.

Il n’a pas manqué de dresser un satisfécit en ce qui concerne  les plans d’action esquissés par le directeur et son équipe visant à réintroduire de nouvelles espèces telle la girafe. D’autres espèces plus exotiques pourraient transiter par Guembeul (ndlr : il s’agit de la fameuse réserve située à 5 km au sud de Saint-Louis connue de tous les touristes férus de nature) pour des besoins d’acclimatation ».

  1. K. Sall « promet de prendre en compte la réserve de Ferlo nord pour qu’elle puisse ravitailler les autres réserves en renforçant le dispositif sécuritaire contre les prédateurs ». Ce qui va permettre dit-il « de sauver une espèce en voie de disparition, la gazelle dorca, dont le nombre sur le plan mondial est très faible ».

Le Ferlo et l’eau, encore des zones de mirage.

Face aux préoccupations à lui soumises, le ministre ne se dérobe pas. Il n’oublie pas le « problème d’approvisionnement en eau ».  Il faut que « des dispositions soient prises pour trouver un moyen d’approvisionner la réserve en eau pour permettre aux femmes de s’adonner à des activités génératrices de revenus comme le maraichage ».

Eco-tourisme dans le Ferlo, bientôt une réalité

Pour Abdou Karim Sall, il urge « de sauvegarder les espèces de gazelles comme la dorca, les autriches à cous rouges qui n’existent pas au Sénégal et dans la sous-région et d’acquérir les espèces qui pourront venir s’intégrer facilement pour renforcer la diversité ».

Avant de prendre congé des populations de Katané, Abdou Karim Sall a révélé qu’il va discuter avec son homologue du Tourisme pour que cette réserve soit intégrée dans le circuit touristique et visitée par tous.

Correspondance Sensite

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