L’OBS – Le Sénegal et l’Union européenne unissent leurs forces pour lutter contre le changement climatique. Face à la presse, hier, pour lancer la première édition de la Conférence nationale sur le développement durable, les deux parties veulent aboutir à la conclusion d’un accord universel robuste, ambitieux et inclusif.
En prélude à la Conférence nationale sur le développement durable, avec comme thème : «Villes et territoires durables», le ministre de l’Environnement et du Développement durable, Abdoulaye Bibi Baldé, et Maros Sefcovic, Vice-président de la Commission européenne, veulent assurer une action efficace contre le changement climatique après 2020.
L’émission de Gaz à effet de serre (Ges) a été au centre des débats. Le Sénégal ne fait pas partie des grands pays émetteurs de gaz à effet de serre. «A l’instar de la plupart des pays en développement, le Sénégal est, certes, peu émetteur de gaz à effet de serre, mais il est perpétuellement confronté aux effets adverses des changements climatiques», a déclaré M. Baldé. Les conséquences de ces changements climatiques inquiètent le ministre de l’Environnement. «Du fait de sa façade maritime longue de 700 km, le Sénégal subit l’impact de l’élévation du niveau marin avec comme corollaires, l’érosion côtière, l’intrusion saline dans les terres agricoles, la salinisation des ressources des eaux et la destruction des infrastructures», relève M. Baldé. Les secteurs les plus exposés et qui compromettent les efforts de lutte, sont aussi passés au peigne fin lors de la rencontre : «L’agriculture, l’élevage, la pêche, le tourisme et la santé sont affectés et compromettent les efforts de lutte contre la pauvreté. Et le pays enregistre des phénomènes extrêmes tels que les inondations, les pluies hors saisons, les fortes variations pluviométriques», a souligné le ministre, revenant largement sur les secteurs les plus émetteurs de gaz à effet de serre. Selon lui, il s’agit de l’énergie, du transport, de l’agriculture, de la foresterie, entre autres.
Une limite de la température par rapport aux niveaux pré industriels est requise. «Les contributions des pays sur 2050, permettront de voir les tendances d’émissions mondiales et de proposer les solutions pour l’échelle planétaire à Paris afin de limiter l’augmentation de la température à moins de 2ºC par rapport aux niveaux pré industriels», a annoncé M. Baldé.
Pour lutter contre les effets adverses des changements climatiques, le Sénégal a mis en place des solutions dans le cadre de la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. Pour Abdoulaye Bibi Baldé, il faut «un Comité national de changement climatique (Comnacc), une Stratégie nationale de mise en œuvre de la convention (Snmo), mise en place d’une entité nationale désignée sur le transfert de technologie avec le Centre de recherches sur les énergies renouvelables, entre autres». Le fonds vert climat constitue une des solutions phare pour la lutte contre les changements climatiques. «Il accompagne les pays en développement à élaborer des programmes d’atténuation et à faire face aux effets néfastes des changements climatiques», a fait savoir M. Baldé.
L’Obs
YAYE FATOU KEITA (Stagiaire)