« Il n’ya que la force de l’Etat qui fasse la liberté de ses membres » dixit Jean Jacques Rousseau. Au-delà de la liberté des uns et des autres, l’Etat se doit de garantir la liberté de tous ses citoyens, c’est un droit fondamental inscrit dans la constitution.
L’arrivée de l’ancien Président déchu Maitre Abdoulaye Wade, sur fond de soubassements politiques et de démêlées polico-judiciaires de son fils mérite une attention particulière de la part de l’exécutif aux commandes depuis notre seconde alternance. Le Président de la République ne doit tomber sur le piège Djomborien qui consiste à vouloir se faire passer pour une victime, pour un persécuté de la république. Le pape du sopi veut jouer sur sa longue absence du pays, de ses deux ans d’exil voulu et délibéré pour cristalliser autour de sa personne une certaine sympathie, autour de son retour hautement politique.
Maitre est un habitué des faits et il sait tâter le pouls du peuple, il le connait bien et il s’adresse à ce dernier comme s’il était l’homme de tous les miracles. « C’est en écoutant les souffrances de mon peuple que j’ai décidé de venir pour lui indiquer les solutions » dit – il à sa descente d’avion dans la permanence du PDS. Wade a boudé le salon d’honneur et rejette la RTS, qu’il perçoit actuellement comme un appareil de propagande au service de l’exécutif et a annoncé un plan pour mettre un terme aux errements du gouvernement actuel. Mais de quels errements fait –il allusion ? Au scandale financier dans lequel son fils a trempé. Il est tout à fait logique qu’un père s’inquiète pour son fils. Fallait-il y penser avant de lui confier des responsabilités énormes, gérer les deniers publics. Le droit de reddition est un acte de bonne gouvernance. Wade n’a-t-il pas agi de la sorte lorsqu’il s’est agi de lancer des audits à l’endroit d’autres sénégalais. Le slogan le plus partagé c’était « laissez le vieux faire son travail » Aujourd’hui, il se rebelle à dessein contre la République en refusant les honneurs qui lui sont rendus en tant ancien chef d’état. Wade a toujours su tirer profit de ses longues absences et c’est de bonne guerre. Le temps de la justice n’est pas celui de Wade.
Mais au juste que cherche Wade ? Voilà la question qui doit intéresser les sénégalais. Les sénégalais sont –ils amnésiques au point d’oublier la situation calamiteuse dans laquelle il a plongé le pays en accordant des privilèges énormes aux caciques de son parti, en se payant même le luxe d’inviter toute sa famille au pillage du pays. Son fils, Karim Wade, était propulsé au devant de la scène politique, occupant des postes stratégiques au grand dam du peuple Sénégalais. Quel manque de décence ! Les Sénégalais vont-ils oublier si facilement le régime des Wade, la monarchie des Wade, l’égocentrisme wadien ? Vont –ils pouvoir facilement enfouir leurs peurs, les phobies du régime de Wade ? Wade n’a jamais voulu de cette seconde alternance démocratique à force de charcuter notre constitution, il a fini par exaspérer le peuple qui voulait que leur grand-père puisse avoir une sortie honorable. Wade n’est pas là pour le peuple tel qu’il le dit, il est là pour son fils, et pour lui l’essentiel c’est d’arriver à ses fins. Wade vient de réussir son premier test, celle de la bataille médiatique et il lui reste une autre bataille celle de dénigrer le pouvoir en place et essayer de reprendre du poil de la bête à chaque fois que l’occasion lui est offerte.
Le régime ne doit le lui permettre, Wade ne doit pas les ébranler, nul n’est au dessus de la loi. Force doit rester à la loi et Wade et ses thuriféraires ne peuvent pas se soustraire à la loi. Macky Sall est le président de la République et Wade veut occuper à n’importe quel prix la rue publique. Il ne faut pas encourager la chienlit et l’entourage politique du président doit veiller surtout à lui asséner une réponse politique chaque fois qu’il pose un acte politique. Il leur revient de défendre le bilan de Macky et ses projets ambitieux pour le pays et ne pas laisser le champ libre aux caciques du Pds pour la bataille médiatique. Wade veut nous dicter sa loi alors qu’il est out, ce qui l’intéresse réellement c’est la liberté de son fils et ressouder son parti qui est en totale déliquescence.
Bah FALL
bahfall@live.fr
