Jamais dans l’histoire du Sénégal un imam n’a osé appeler le président de la République à se dédire d’une promesse tenue devant toutes les populations sénégalaises.
Pour rappel, le président de la République Macky Sall avait promis lors de la campagne présidentielle passée qui lui a valu son élection, qu’une fois élu il réduirait son mandat de septennat en quinquennat. Une idée qui selon lui est pour porter la démocratie africaine devant le monde entier et toujours d’après ses propos que cinq années suffisent pour tout président de dérouler son programme. Des propos que le président Macky Sall a réitéré lors d’une conférence de presse à l’Elysée sous les applaudissements et félicitations de Nicolas Sarkozy alors président de la République française. Une promesse de haute facture que la majorité des sénégalais a salué le sens et l’importance vu que le Sénégal reste un pays exemplaire en démocratie devant les autres pays du continent.
Trois ans après son élection, cette promesse semble être intenable par le concerné. Son plus proche entourage a fini de mettre la puce à l’oreille aux sénégalais que cela ne se fera point en émettant des sorties médiatiques à ce sens et de façon arrogante et dictatoriale, ce pour ne citer que l’insolence incessante et dégradante d’un certain Moustapha Cissé Lô. Sans être un analyste politique confirmé, on devine aisément que le président n’a aucunement l’envie ni l’intention de tenir cette promesse de réduire son mandat.
Au départ c’était pour un référendum, et voulant éviter la mauvaise surprise des sénégalais qui en trois ans en ont déjà marre de sa présidence, il dit laisser la décision au conseil constitutionnel. Une institution qui faut le rappeler se compose de personnes âgées dites sages, nullement élues par le peuple mais nommées par le président de la république lui-même. La suite se devine aisément.
Comme si la corruption politico-médiatique ne suffisait pas pour convaincre les sénégalais que le président a besoin d’un septennat pour continuer à peindre les chantiers de Wade et augmenter deux ans à la mal-gouvernance que la dynastie Faysall a su causer, notre cher président s’est payé un autre soutien, cette fois ci plus réligieux
En ce Samedi jour de fête religieuse qui marque la fin du mois sacré de Ramadan, un imam du nom de Alioune Moussa Samb, plus précisément l’imam ratib de la grande mosquée de Dakar, semble confirmer que cette corruption politico-médiatique a viré dans une corruption politico-religieuse. Le seul imam que les sénégalais attendaient entendre transmettre de façon diplomate et religieuse dans son prêche les maux de société dont les sénégalais se plaignent. Au lieu de rappeler le principe fondamental que Dieu exhorte à Ses fidèles sur la valeur de la parole donnée dit dans le Coran aux versets 2&3 à la sourate 61 comme suit: {Ô vous qui croyez! Pourquoi dites-vous ce que vous ne faites pas? C’est une chose abominable auprès de Dieu que vous disiez ce que vous ne faites pas.} Notre imam de prêcher à contre-Coran devant tous les fidèles musulmans et la presse nationale, cela juste pour les beaux yeux d’un président de la république.
Alors voyons à quel genre d’imam politique, affairiste qui vit au dépens de l’Etat avec des privilèges de ministre (voiture, chauffeur, essence, salaire etc…), cet imam qui ignore que dans la mosquée il est intermédiaire momentané entre Dieu et les croyants qui viennent prier derrière lui, cet imam vient demander au président de tous les senegalais de se dédire d’une de ses plus importantes promesses. Pour son simple bonheur à lui d’abord vu qu’il n’y a aucune constitution ou règlement qui peut le retirer de sa place d’imam sauf la mort ou la paralysie bien-sûr.
Un imam sans vergogne, qui dans ses prêches ne prend jamais fait et cause pour les populations dont il est naturellement le porteur de voix. Un imam dont la seule différence avec les autres politiciens est qu’il dirige des prières, mais qui en fin de compte est un fin politicien et un politicien dangereux vu que religieusement se cachent sous son manteau une hypocrisie et une versalité qu’il a fini de confirmer ce jour de Korité ci.
Comme quoi le Sénégal n’est pas seulement en danger de ces gouvernants incapables mais aussi de certains hommes religieux affairistes voire égoïstes, qui oublient que leur premier rôle est d’exhorter les fidèles aux préceptes de l’islam, au bon comportement, à la bonne parole ou au silence mais surtout au respect de la parole donnée afin d’éviter d’être considéré comme un menteur dans le royaume de Dieu comme l’a dit notre unique référence le prophéte Muhammad (salallahou aleyhi wa salam).
Tah!
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