Depuis bientôt deux ans, les Inspecteurs de l’Education et de la formation sont en grève plombant ainsi le système Educatif sénégalais. Cette grève consume à petit feu ce système sans que le peuple n’en soit informé. En effet ces inspecteurs ont comme plate forme revendicative :
1. L’Amélioration du traitement salarial des inspecteurs de l’éducation :
– Augmenter les indemnités de sujétion existantes et étendre ces indemnités aux SG des IEF et aux chefs de districts ;
– Octroyer une indemnité de responsabilité particulière de à la place de l’ICEP ;
– Relever l’indemnité de logement ;
– Réviser les taux paramétriques appliqués aux inspecteurs lors des sessions de formation.
2. Amélioration des conditions matérielles des inspecteurs de l’éducation :
– Renforcer les moyens logistiques des structures déconcentrées (IA, IDEN, CRFPE) ou octroi d’une indemnité kilométrique pour faire face au déficit en logistique ;
– Diligenter la construction des structures déconcentrées (IA, CRFPE, IEF) ;
– Mieux équiper les structures déconcentrées (IA, CRFPE, IEF) ;
– Octroyer un fonds de mise en place aux inspecteurs sortants.
3. Révision de textes :
o Procéder à une révision du Décret 2011-625 du 11 mai 2011 portant création des CRFPE ;
o Procéder à une révision du Décret 2012-1276 portant réorganisation des IA et IEF notamment en ses articles 7 (alinéas 2 et 5) et 11 (alinéa 2);
o Loger les déplacements pour examens professionnels dans la rubrique déplacements pour examens et procéder au paiement à temps de tous les déplacements dus aux inspecteurs.
4. Meilleure prise en charge de la carrière des inspecteurs de l’éducation :
– Procéder au reclassement des inspecteurs sortants avant la fin de l’année de fin de formation ;
– Déterminer un nombre d’inspecteurs à envoyer annuellement en formation continue ;
– Automatiser les rapprochements de conjoints pour les inspecteurs
Ce sont ces raisons qui ont poussé les inspecteurs à déclencher ce mouvement boycottant ainsi les examens professionnels du CAP et du CEAP, les sessions de formations des enseignants, les séminaires, les séances d’animation pédagogiques. Ce boycotte n’est pas sans conséquence pour l’économie du pays. Le constat est unanime, le système est bloqué, depuis l’année passée aucun enseignent n’est vu à la pratique des examens professionnels et malheureusement ces pauvres candidats sont entrain de payer les pots cassés et deviennent ainsi des victimes de dégâts collatéraux. Certains de ces candidats attendent depuis trois, quatre ans et même plus et ceci impacte négativement sur leur carrière professionnelle car certains prennent même de l’âge et risquent de ne plus être des fonctionnaires car ils vont certainement dépasser les 35 ans. Comment l’Etat peut –il laisser faire à l’heure ou on veut la qualité et ceci ne peut s’acquérir qu’avec des enseignants qualifiés.
L’autre conséquence réside surtout dans le blocage de tous les programmes d’Education qui ont connu une année blanche. Ainsi tous les projets ou programmes négociés et obtenus par L’Etat au niveau des bailleurs n’ont pas été exécutés ; il s’agit du PALME, du PAQEEB , des programmes de l’UNICEF, de World Vision, de Counterpart, de la remédiation du CEB , bref de tous les projets éducatifs au Sénégal surtout au niveau de l’élémentaire.
L’Etat a vu des milliards retournés, des programmes aux arrêts, des bailleurs inquiets et des candidats aux examens au désarroi.
A l’heure ou le système doit relever le défi de qualité, l’Etat a le devoir de satisfaire ce qui peut l’être trouver un compromis avec le SIENS pour arrêter cette grève qui n’a que trop duré. On devrait même se poser quelques questions ;
– L’Etat calcule-t-il ce qu’il perd en terme financier ?
– Est-ce que ce que réclament ces inspecteurs ne dépasse-t-il pas ce que l’Etat est entrain de perdre ?
– N’est-il pas temps de mettre fin à cette grève assassine ?
Tout compte fait il est plus qu’urgent d’arriver à un compromis pour l’intérêt du système éducatif sénégalais.
MAMADOU LAMINE SOW
INSPECTEUR DE L’EDUCATION