C’est Lui (Dieu) qui a fait de vous les successeurs sur terre et qui vous a élevés, en rangs, les uns au-dessus des autres, afin de vous éprouver en ce qu’Il vous a donné. (Vraiment) ton Seigneur est prompt en punition, Il est aussi Pardonneur et Miséricordieux. (Le Saint Coran, Sourate Al-An’aam, verset 165)
Ce matin encore, un ami qui rêve de voir une union forte dans un parti très fort me demandait : « Pensez-vous qu’il soit possible de réussir une union sacrée dans le département de Linguère pour rendre le parti APR plus attrayant et plus fort ? ». Quelle ne fut pas ma spontanéité de lui servir cette réponse laconique : «Bien sûr. »
Je dois m’expliquer plus amplement sur le bien-fondé des retrouvailles au sein de l’Alliance Pour la République. Elles ne sont pas seulement souhaitables mais indispensables et vitales. Mais avant d’en arriver à ce propos, je voudrais dire à tous ceux et toutes celles qui ne seront pas d’accord avec moi qu’il est possible qu’on se retrouve même si je me trompe. J’exprime une pensée, des idées. Je reprendrai Oscar WILDE pour dire que « Quand les gens sont d’accord avec moi, j’ai toujours le sentiment que je dois me tromper. » L’essentiel n’est pas dans mes opinions mais dans ce que ces opinions ont fait de moi : un homme qui ne juge pas les autres d’après leurs opinions, un citoyen qui accepte la contradiction pour se focaliser sur les solutions et les bons résultats. Continuons les débats dépourvus d’invectives et entendons-nous autour de l’essentiel qui nous regarde tous. Nul n’est neutre ; le silence est une opinion…
Je dois revenir à mon sujet. Notre problème dans le parti est connu, donc à moitié résolu. Il s’agit d’un leadership éparpillé, dispersé et très peu « collectiviste ». Je ne doute point de la faisabilité du projet de retrouvailles. Le vrai hic est qu’il n’y a personne pour rassembler. Ici, il n’y a personne pour appeler à l’union et quand personne n’appelle, tout le monde se plaint. Tout le monde ne peut pas appeler car si tout le monde appelle personne ne répond. Que faire ? Il n’y a personne…, tout le monde est là…, essayons avec QUELQU’UN ou QUELQUES UNS.
Dans mes interventions à travers la presse, j’ai eu à soutenir que nous n’avons pas besoin d’un parti structuré mais d’un parti organisé, harmonieux et conformé. Organisation=Coordination. J’emprunterai l’orientation linguistique de Nicolas RUWET pour qui « (…) en général, pour que la coordination soit possible, il faut que les constituants coordonnés soient des constituants du même type (…) » Même type : c’est pourtant l’intention déclarée de tous les militants. Nous sommes apéristes ou souteneurs de son Excellence le Président Macky SALL, donc militants ou responsables du même type. Là où le bât blesse c’est l’impossibilité d’ « accepter » le choix d’un coordinateur. Or, pour qu’il y ait coordination, il faut un coordinateur. Dans le champ politique, l’étendue des pouvoirs conférés à certains permet de déterminer ceux qui sont plus indiqués à coordonner. C’est dans l’ordre normal des choses. Dieu ne dit-Il pas dans le Coran « Nous élevons en rang qui Nous voulons » (Yusuf :76). Qu’on le veuille ou non, il y a dans le Djolof des citoyens qui ont été élevés en rang et cela dans beaucoup de domaines y compris la politique. Qu’il me soit permis de citer, pour mon parti, et à titre indicatif, le Ministre Aly Ngouille NDIAYE et le Président du Conseil Départemental de Linguère, Me Amadou KA. La liste est longue. Acceptons cette faveur pour faciliter la coordination.
Si je me limite au constat sans faire des propositions concrètes, je risque de passer pour un farfelu, un cocasse dont l’unique dessein consiste à entretenir un imbroglio rocambolesque. Dieu merci. J’ai le courage de mes idées. Aux deux personnes citées plus haut, je dirai ceci : sachez que Dieu vous a élevés en rang « afin de vous éprouver en ce qu’Il vous a donné ». Cheminez devant, dans la droiture et vos concitoyens vous suivront. L’unique politique à jouir du privilège de ministre siégeant au directoire du parti doit donner la cadence. Je ne regrette pas de l’avoir présenté comme le « leader naturel », j’accepte la volonté divine. « Naturel » n’est pas « surnaturel ». Alors qu’il accepte le sacerdoce pour se rapprocher de Me Amadou KA, ensemble qu’ils multiplient les appels à l’union et œuvrent pour une vraie alliance et non un alliage. A ces appels le Djolof ne répondra pas à l’unanimité mais en majorité. Paul LEAUTAUD disait que « C’est le plus grand nombre qui est tout. Voilà la démocratie ». Messieurs, vous avez la majorité. Ensemble avec les maires, vous pouvez réussir beaucoup de choses.
Que signifient diriger et accepter d’être dirigé ? Quand on accepte d’être dirigé, cela ne veut pas dire qu’on est moins vertueux ou moins éclairé. Quand deux apéristes se suivent, le second n’est pas forcément moins méritant que le premier. Dans un véhicule, même s’il y a trente chauffeurs un seul se retrouve au volant pour conduire. Imaginez une situation où tous les trente se disputaient le volant !
« Unis, nous vaincrons » veut tout simplement dire « désunis nous perdrons ». A suivre…
Moussa NDIAYE, Maire de Thiamène-Pass