«La liberté de la presse menacée au Sénégal», «Aide à la presse : halte à la violation de la loi», «Pour un fonds de développement de la presse», «Presse précarisée, démocratie en danger», «Non à une presse livrée aux lobbys»… : les professionnels des médias ont étalé leurs maux à coups de slogans d’alerte et de protestation lors d’une marche organisée ce mercredi 3 mai, dans le cadre de la célébration de la Journée internationale de la liberté de la presse (voir reportage photos).
La marche a démarré à 16h30 à la place de la Nation (Obélisque) pour se terminer devant le siège de la Rts. Les manifestants ont défié le soleil sur le Boulevard du Général de Gaulle. Ils étaient pour la plupart habillés en rouge ou ils arboraient des brassards rouges pour dire les maux qui gangrènent leur secteur et dégager des pistes de solution.
Parmi celles-ci, Daouda Guèye, journaliste à Sud Fm, cite le vote du Code de la presse. Il «permettra de régler (la question des) conditions de travail des journalistes, une meilleure distribution de la publicité et, surtout, d’assainir le milieu parce que le journalisme est un métier très poreux».
Journaliste à la Rfm, Daouda Diouf ne dit pas autre chose. Il croit savoir qu’avec le Code de la presse, «80% des dérives seront écartées». Il invite les professionnels des medias à l’unité et appelle les patrons de presse à respecter leurs employés, notamment les jeunes reporters.
Le porte-parole du Synpics, Aly Fall, va droit au but : «Il est heureux de voir que toute la presse s’est mobilisée pour dire non à la précarisation organisée depuis la base pour clochardiser ce métier. Que l’Etat prenne ses responsabilités pour voter le Code de la presse, appliquer la nouvelle Convention collective des journalistes. Ces documents sont prêts et déposés sur la table du gouvernement.»
Plusieurs manifestants ont déclaré que «la plupart des entreprises de presse ne sont pas en mesure d’assurer le paiement des salaires de leurs employés dont beaucoup sont également privés de cotisations pour la retraite».
Au bout de leur parcours, devant la Rts, les responsables de la Coordination des associations de presse (CAP), organisatrice de la manifestation, ont lu un mémorandum. Lequel a été remis aux autorités