Interné depuis quelques temps à l’Hôpital Saint-Louis sis à 1 avenue Claude Vellefaux à Paris 10eme (France), l’artiste, le sportif et le non moins politicien Demba Dia est décédé vendredi 28 novembre 2014 au pays de François Hollande. La dépouille du leader du Mouvement pour l’action et la citoyenneté (Mac), est attendue dans les prochains jours au Sénégal, son pays natal. L’on retiendra de cet homme de culture, son courage et son franc-parler.

De ramasseur de balle de tennis à moniteur

Né à Dakar dans une famille modeste avec un père ouvrier à la Sones, Demba Dia a grandi entre la Cité des eaux et Dakar plateau. Conscient de sa situation familiale, il quitte très tôt l’école pour chercher du travail, histoire de soutenir ses parents. De ramasseur de balle de tennis, il passe à moniteur de cette discipline sportive. Parti quelques années plus tard en France pour se perfectionner en tennis et devenir un professionnel, Demba Dia change très vite d’avis. Car «je me suis fait humilier dans une compétition par un toubab», aimait t-il rappeler sur les plateaux de télévisions.

Amoureux de la musique dés son jeune âge, il rencontre Thierry Los, un ami avec lequel, il forme le groupe «Dental». Quelques années plus tard Demba Dia revient au bercail pour sortir en 1991, «Rock Mbalack» une fusion du rock et du «mbalax», avec des influences de musique «pulaar» qui fait tabac et le révèle au grand public.

Connu pour un franc-parler sans pareil, dread locks en l’air, santhiags et habits en cuir et une forte présence scénique, Demba Dia devient une référence pour la jeunesse. 15 ans après il est revenu de plus belle avec «Boum-Boum» un autre album de 6 titres qui cartonne à nouveau et accompagne sa carrière politique.

Le toucouleur bon teint, est candidat à la mairie des Parcelles Assainies, son fief, en 2009 et 2014. Il se fait battre deux fois par Moussa Sy, l’actuel maire.

Son entrée dans la politique et ses ambitions pour les Parcelles Assainies

«Servir les Parcelles Assainies», étant son crédo, Demba Dia y crée «Rock entreprises holding, l’immeuble «Rock City, et y installe son label «Rock Mbalakh Productions».

De part son appartenance à l’ethnie «Pulaar», Demba Dia» était très proche de la famille religieuse de Cheikh Oumar Foutiyou Tall, un érudit du Tidianisme. En 2006, il est élevé au rang de «Cheikh» par le défunt khalife, Thierno Mountaga Tall. Il exige désormais au public de l’appeler «Cheikh Demba Dia» par respect à son nouveau statut.

Egalement passionné de sport automobile, l’auteur du «Rock Mbalack» a été deux fois vainqueur des «6 Heures de Dakar» en 2003 et 2004 avec son coéquipier Raymond Touroul. Il a aussi montré son amour pour la lutte en acceptant notamment de prendre les destinées de l’écurie «Rock Energie» depuis sa création en 2002. Avant d’être remplacé depuis un mois par Cheikh Sow.

Demba Dia un self made man

Très présent dans le milieu du Show biz, Demba Dia était un vendeur de matériel audiovisuel et propriétaire d’une puissante sonorisation qui profitait aux artistes. Il vendait également des véhicules et s’activait dans le secteur immobilier en France, d’où il tient sa fortune. Très connu pour son humour et son franc-parler, Demba Dia, les sénégalais se souviennent encore de l’épisode de son clash avec Abdoulaye Wade.

Avant la perte du pouvoir par ce dernier, en mars 2012, le «Rock des Parcelles Assainies» avait rallié le camp de l’actuel président de la République, Macky Sall, sans pour autant dissoudre son parti, le Mac. «Ce n’est pas Abdoulaye Wade qui me nourrit. Tout ce que j’ai eu, c’est le fruit de mon travail. Par conséquent, je n’ai pas besoin d’autorisation de qui que ce soit pour rencontrer Macky Sall ou quelqu’un d’autre. Je l’ai aidé (Wade) durant sa campagne présidentielle et tout le monde a vu mon engagement», déclarait t-il dans la presse.

Sa notoriété Demba Dia la tenait également de ses unions avec les mannequins Khadija Sy et Aida Ndong. Son divorce avec la première nommée après 14 ans de vie commune faisait à l’époque les choux gras de la presse.

Absent sous les projeteurs depuis les élections locales qu’il a perdues au mois de mars dernier, l’annonce du décès de l’auteur de «Boum-Boum» a plongé ce samedi 29 novembre 2014 l’unité 7 des Parcelles Assainies dans un désarroi total. Mais aussi rendu tristes ses amis et sympathisants. Des témoignages recueillis auprès de ses proches, l’on retiendra que «nous avons perdu un homme d’une générosité incommensurable», disent-ils en chœur.

GFM

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