Aly Daouda Silate Kâ dénonce la gestion de l’Apr de Linguère par Aly Ngouille Ndiaye. Ce membre de la Convergence des cadres républicains (Ccr) alerte également sur des pratiques de gestion en cours similaires à celles qui avaient été à l’origine des sanctions contre le régime de Wade.
Votre département, Linguère, n’est pas épargné par les querelles inter-apéristes. Qu’est-ce qui est à l’origine de cette guéguerre ?
Les raisons sont de divers ordres. Elles viennent de certains leaders politiques en qui le Président a eu confiance mais qui, au lieu d’être des fédérateurs, se lancent dans le clanisme. Mais il faut que ces gens sachent raison garder et fassent preuve de respect à l’endroit des militants de la première heure, et cela dans les différentes régions du Sénégal. Et cela n’empêche pas de massifier le parti en s’ouvrant à d’autres pour réélire le président de la République. Seulement, les transhumants et d’autres responsables de mouvement, au lieu de prendre en compte l’ensemble des forces politiques du parti, sont en train de diviser pour mieux régner ?
Vous parlez de Aly Ngouille Ndiaye ?
Permettez que je ne le nomme pas. Mais, dans le département, je n’apprécie pas sa démarche politique tout comme celle de Me Amadou Ka. Je pense très sincèrement qu’ils ne sont pas en train de travailler pour le parti et se soucient plutôt de renforcer leur position tout simplement. Depuis deux ans, ils n’ont pas tenu une seule rencontre dans le sens de rassembler les militants. Au contraire, ils animent tous les deux des guerres de tendances au sein de l’Apr de Linguère. La dernière en date a été un meeting présidé par Aly Ngouille Ndiaye lui-même, dans la commune de Téssékéré, où il a été à l’origine de plein de problèmes. Tout compte fait, nous avons de jeunes cadres et des femmes qui croient encore à ce parti.
Que pensez-vous de la gestion sobre et vertueuse prônée par le Président Macky Sall ?
Un Président, c’est d’abord une vision, et quand on fait la lecture de la politique de Macky depuis qu’il est arrivé au pouvoir, on se rend compte que c’est un homme très ambitieux et qui est loin des idées d’accaparement du pouvoir comme on en voit dans le continent. Jamais je n’ai vu et entendu un Président africain qui a été élu pour un mandat de 7 ans prendre la décision de faire 5 ans. C’est un courage politique à saluer et ce n’est qu’un exemple. Donc, le Président Sall a une ferme volonté de bien faire mais malheureusement, il y a certains de ses collaborateurs qui ne jouent pas le jeu. Et c’est regrettable. Un Président ne peut pas tout faire. Il a promis des choses qu’il a tenu à respecter. Il s’était engagé, avec ses alliés, à lutter ensemble, gagner ensemble et gouverner ensemble. Il l’a respecté puisqu’il a su rassembler toutes les forces politiques pour l’intérêt du Sénégal. Il faut cependant noter qu’il y en a qui sont en train de reprendre l’ensemble des dérives pour lesquelles l’ancien régime a été sanctionné.
Quel est votre avis sur la question de la réduction du mandat présidentiel ?
A notre niveau, nous pensons que tout le monde ne doit pas être spécialiste de tout. Mais voilà un homme qui a une ferme volonté de poser des actions positives pour la postérité. Il faut avouer qu’au-delà de la réduction du mandat présidentiel, les 14 autres propositions de réforme participent au renforcement de notre démocratie. Et je serai très heureux de voir l’ensemble des spécialistes aborder le sujet de manière globale et ne pas faire focus sur l’aspect du mandat. Maintenant, le président de la République a affirmé et réaffirmé qu’il va ramener le mandat à cinq ans et se l’appliquer. Il est toujours dans cette logique. Alors, nous ne pouvons pas vouloir une chose et son contraire. Nous avons dit que nous approuvons l’homme, sa manière de faire, sa politique. Par conséquent, nous allons essayer de l’accompagner au maximum dans la réalisation de ses engagements.
Vous n’avez pas un poste de responsabilité dans la gestion du pays, malgré tout vous êtes prêt à soutenir Macky Sall ?
Pour ce qui est des questions de responsabilité dans le gouvernement, je crois que ce n’est pas le plus important. Les gens qui ont des responsabilités dans le gouvernement sont une minorité par rapport à l’ensemble du Peuple, du pays. Notre combat c’est plutôt de veiller à répondre à la volonté du Président dont la culture du bon comportement dans la gestion des affaires publiques. Nous allons nous donner corps et âme, malgré nos maigres moyens, pour l’accompagner dans la mesure du possible. C’est ce que nous avons fait depuis 2011. Cependant, à chaque fois qu’il est aussi question d’alerter nous le ferons. Nous lançons un appel à toutes les forces du parti, à se mobiliser et à échanger sur les questions d’intérêt national.
LE QUOTIDIEN