Dans une perspective de l’Année internationale de l’Agriculture familiale, la Fondation Friedrich Ebert Stiftung et Enda Tiers Monde ont organisé une conférence sous régionale sur l’Agriculture au Sahel et changement climatique : Quelles innovation et voie de transformation, les 11 et 12 décembre 2013 à Dakar. A l’issu de cette rencontre, les acteurs comptent engager un dialogue sur les politiques, les stratégies et les institutions à mettre en place pour accélérer la transformation des économies africaines pour un développement durable et juste.
Employant 60% de la population active avec une contribution à hauteur de 35% au PIB, l’agriculture demeure le principal moyen de subsistance dans la région ouest-africaine et un pilier des transformations économiques et sociales dans une perspective de développement durable à travers les exploitations familiales. « L’agriculture familiale occupe plus de 70% des exportations. C’est une agriculture qui s’accommode le plus aux conditions écologiques mais aussi un levier de cohésion sociale dont les politiques doivent s’orienter dans ce sens », a indiqué Aliou Gory Diouf, responsable des changements climatiques à Enda Tiers Monde. Cependant, malgré cet état de fait, elle est confrontée à plusieurs contraintes lourdes qui ne favorisent pas l’atteinte à la sécurité alimentaire dans la région sahélienne de l’Afrique de l’ouest. L’accès aux terres pour les populations défavorisées et les femmes et une insuffisante maitrise de l’eau, de l’énergie, du commerce, au transport, à la conservation et à la transformation des produits participent effectivement à cette insécurité alimentaire dont les changements climatiques en sont le facteur le plus pondérant. A cet effet, il n’en demeure pas moins de trouver des solutions pour faire face à cette situation. « Il faut qu’on mette l’accent sur les innovations pour s’adapter sur les changements climatiques », a soutenu le Docteur Cheikh Guèye, Enda Tiers Monde. « L’agriculture familiale doit être plus soutenue par l’Etat pour qu’elle apporte la croissance qui est recherché », a renchérit Abdou Fall, Endat Pronat. En outre, pour être au rendez-vous de l’année internationale de l’agriculture familiale, il a été recommandé de lancer une campagne de plaidoyer pour une mobilisation autour de la transformation des exploitations familiales.
Toutefois, pour atteindre à la sécurité alimentaire dans la zone sahélienne, l’accent doit mis sur l’agriculture familiale au cœur des politiques par des investissements structurants, l’accès massif à l’irrigation pour augmenter la productivité dans une perspective durable en faisant plus recours aux énergies alternatives, mais aussi à la lutte contre l’accaparement des terres.
Par Saër SY
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Saer Sy