Ce à quoi nous assistons dans les méandres ténébreux du pouvoir en Algérie ressemble à s’y méprendre à une partie d’échec où chaque joueur avance ses pions afin de neutraliser définitivement son adversaire.
Dernier coup en date de cette partie, la décision du DRS d’ester en justice.
Une première en Algérie qui voit le puissant général Médiene opter, le 05 février 2014, la voie de la justice pour asséner un coup fatal à son pourfendeur qu’est le Secrétaire Général du FLN, Amar Saidani.
Une nouvelle donne qui démontre la gravité des accusations portées à l’encontre du DRS et des répercussions que cela pourraient engendrer tant sur les plans interne qu’externe.
Il est acquis, que le général Médiene en portant l’affaire devant la justice vient de mettre le Secrétaire Général dans une très inconfortable situation.
En effet, ce dernier devra apporter, devant la justice, les preuves de ses accusations, faute de quoi, il sera condamné pour diffamation à une lourde peine pour attaques contre les corps constitués.
Par ailleurs, un élément qui confirme que le DRS et le général Médiene auraient le soutien de la grande majorité de l’armée est que cette institution n’a point réagi. Un manque de réaction qui traduit également le malaise profond qui couve en son sein et les graves fractures entamées avec les mises au placard de nombreux officiers depuis la promotion du Général Gaid Salah, un proche de Bouteflika.
Il semblerait que le général Médiene, en excellent joueur d’échec, ait opté pour la manière soft pour dégommer Amar Saidani de son poste de Secrétaire Général du FLN et l’effacer de la scène politique.
Une élimination qui ouvrirait la voie à l’élection d’un nouveau Secrétaire Général du FLN qui officialisera son refus de parrainer un 4ème mandat à Bouteflika, ouvrant la porte à un candidat coopté par le tout puissant lobby militaro-financier qui gouverne l’Algérie depuis l’indépendance.
Le clan Bouteflika semble, donc, avoir été mis en position d’échec et mat et le pire est à venir pour les pro-Bouteflika et son clan. La période post-présidentielle verra des règlements de comptes en cascade.
Farid Mnebhi