Les nouvelles infections prennent de l’ampleur au Sénégal. De 248 en 2015, elles sont passées à plus de 300 cas, avec une forte tendance chez les enfants. Ces statistiques ont été données par le dermatologue, docteur Lala Fall, du centre hospitalier de l’Ordre de Malte, le week-end dernier lors du cinquantenaire dudit centre. Pour cette dernière, la lèpre est sous contrôle au Sénégal depuis 1995 où il a atteint le seuil de l’élimination. Toutefois,  elle a avancé que de 1982 à nos jours, les nouvelles infections sont passées de 1000 à 300 cas par an.

50 ans au service du traitement de la lèpre, le centre hospitalier de l’Ordre de Malte, implanté à l’intérieur de l’hôpital de Fann de Dakar, a bien pris ses marques au Sénégal. Reconnu pour le traitement de la maladie et la chirurgie réparatrice, les pensionnaires ont célébrés le week-end dernier, le cinquantenaire de l’existence de cette structure sanitaire au service de la population. De l’avis du dermatologue, docteur Lala Fall, la lèpre n’est plus un problème de santé publique. «Depuis 1995, le Sénégal a atteint le seuil de l’élimination. Si en 1982, date de l’intronisation du  traitement de la maladie au Sénégal, le nombre de nouveaux cas était de 1000, la lutte contre la lèpre nous a amené à avoir 250 à 300 cas ces dernières années», a déclaré docteur Fall.

Pour l’année 2015, le cas des nouvelles infections était de 248 tandis et pour 2016, il y a eu un plus, corsant les nouvelles infections à plus de 300 cas. C’est dire que même si la maladie n’est plus un problème de santé publique, elle prend de l’ampleur dans certaines zones du pays. «On ne sensibilise plus concernant cette maladie. Il y a un problème de communication et on n’en parle que lors de la Journée mondiale. Je pense qu’il est tant de dédramatiser cette maladie en montrant des personnes qui sont guéries de la lèpre afin d’amener ceux qui vivent avec à venir se faire soigner», a déclaré docteur Fall.  Et d’avancer que le traitement est gratuit et le taux de guérison tourne autour de 80%. «Certes, nous avons un taux de guérison de 80%. Cependant, nous appelons les personnes à faire le dépistage et à se soigner très tôt, si elles sont dépistés positives.»

Pour le président des personnes vivant avec la lèpre, Pape Modou Diagne, il y a une hausse des nouvelles infections, mais surtout chez les enfants qui représentent 20% des cas. «Il urge de prendre la lutte contre la maladie à bras le corps. Les nouvelles infections ont connu une hausse et les enfants deviennent de plus en plus nombreux. Le gouvernement doit penser aux campagnes de sensibilisation dans la communauté pour des dépistages précoce», a-t-il souligné.  M. Diagne a aussi appelé à la formation du personnel soignant ainsi que la décentralisation des soins. «Le dépistage peut être tardif du fait que le personnel n’est pas formé à la reconnaissance de la maladie. Certains parmi nous sont restés dix ans avec la maladie, à faire le tour des hôpitaux, sans une amélioration, avant d’être dépistés positifs. D’où la nécessité de la formation des blouses blanches».

Rappelons que la lèpre, qui est une maladie infectieuse chronique due à une bactérie appelée le bacille Mycobacterium leprae, touche principalement la peau, les nerfs, les membres et les yeux. Un traitement précoce permet d’éviter les séquelles. Elle est, depuis 2012, classé par l’Organisation mondiale de la santé (Oms) dans la catégorie des Maladies tropicales négligées (Mtn), au même titre que la  filariose lymphatique, l’ulcère de Buruli, la rage, ou encore la maladie du ver de Guinée. Pour le centre hospitalier de l’Ordre de Malte, spécialisé dans le traitement de la maladie, pour l’année 2016, 1669 consultations en léprologie ont été effectuées, 9385 consultations en orthopédie et 714 interventions chirurgicales.

 

Auteur: Denise Zarour Medang – Sud Quotidien

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