La participation d’Abdoulaye Wade en tant que Président sortant à la présidentielle prochaine continue de susciter des vagues et des réactions les plus vives sur la scène internationale. Malgré sa validation par les juges constitutionnels.

Le pays le plus déterminé en termes d’hostilité contre cette candidature, est sans doute les Etats unis qui persistent et signent que la candidature de Wade relève moins de considérations juridiques que de déterminisme d’ordre éthique et moral. Pour cause son âge trop avancé qui devrait plutôt l’inspirer à organiser la transition en transmettant le flambeau à la jeune génération via des élections libres et transparentes. A laquelle sa posture devra être, strictement, de superviseur.Regnoignant ainsi le cercle trop honorable et sanctifiable des Nelson Mandela d’Afrique du sud, Pedro Pires du Cap Vert, et bientôt de notre voisin de l’Est, Amadou TOUMANI Touré  pourtant d’un âge relativement jeune pour l’exercice encore de la fonction de Chef d’Etat.
Ces prises de position aussi répétitives qu’hostiles des américains à l’encontre de cette candidature, a valu à leur plénipotentiaire à Dakar une convocation urgente par le Ministre des affaires Etrangères pour un recadrage diplomatique ferme. Faisant suite  au mauvais quart d’heure que Le Chef de L’Etat avait fait subir à son prédécesseur Pour son outrecuidance et sa promptitude  à trop vouloir se mêler des problèmes sénégalais qui lui sont totalement étrangers.
Me situant dans un champ strictement émotionnel, je dois à la vérité de reconnaitre que je faisais partie de ceux là qui avaient applaudi des deux mains devant cette rebuffade subitement retrouvée de nos autorités à l’échine souvent trop souple quand ils font face aux représentants de ces puissances mondiales. Même  si, la méthode qui  avait été employée  laissait à désirer. Mais cette fois ci, au regard des  motifs qui sont à la base des flèches décochées par le diplomate américain en écho aux positions officielles de ses propres  accréditants, le changement de paradigme est plein et total.  J’estime qu’il est même très réconfortant que les Etats unis, vu le leadership qu’ils incarnent dans la défense des acquis démocratiques, prennent  résolument   position pour indiquer ou plutôt suggérer à notre pays, aux traditions électorales bien ancrées, la voie à suivre pour  s’extirper de ses tourbillons du moment. Gros c’est vrai  de tous les dangers quant à stabilité présente et future. Et cette voie n’est ni oblique ni brisée, elle est au contraire bien droite, c’est celle du retrait de la candidature du Président sortant au nom des intérêts supérieurs  de la nation sénégalaise. On ne défend pas l’indépendance  d’un pays  sur le dos de son propre peuple de qui procède toute légitimité et toute souveraineté. Cette ingérence, si tant est qu’elle existe, est d’autant bien voulue et souhaitée que nous vivons aujourd’hui dans un monde globalisé. Lequel monde admet de plus en plus l’idée de la gouvernance mondiale aux noms des principes sacro saints de la préservation des droits humains dont justement la démocratie, la paix civile et la paix sociale. Tous ceux qui s’érigent en pourfendeurs d’une telle idéologie ont la mémoire courte ou un peu trop sélective. Où se trouvaient-ils quand sous les injonctions du FMI et de la BM, les politiques d’ajustement structurels nous étaient appliquées sous forme de diktats.  Où était cette souveraineté sur laquelle on veut surfer tant pour fouetter les fibres nationalistes  des populations trop sensibles et à écorchés vifs comme tout le monde le sait dans de pareils moments ? Qu’est ce qui a changé entre temps dans notre situation de précarité économique pour que subitement la défense de cette indépendance et de cette souveraineté soient dans toutes les bouches et les trompettes ?
La gestion souveraine de notre pays exige de nous que nous soyons conséquents et logiques avec nous-mêmes. On ne peut pas, sous l’effet d’une male gouvernance, rendre ce pays exsangue et continuer à tenir le gouvernail de sa marche par la seule volonté des bailleurs de fonds qui, à coups de perfusion par milliards , nous aide à nous maintenir sur la crête de la vague, et crier son indignation sous tous les toits qu’ils nous piétinent sur les pieds de notre souveraineté. On ne peut accepter d’une main gauche, ce qu’on rejette de la main droite. Il ya un principe de management disant qui tient les finances tient les commandes. Autrement dit, une souveraineté n’a de sens que si elle est corrélée à une indépendance économique. Mieux, il faut faire la part entre les atteintes faites contre sa propre personne et celles faites contre la souveraineté d’un pays. La souveraineté d’un pays ne saurait se confondre avec les honneurs personnels d’un homme ou d’une femme si grand(e) et chevaleresque soit il ou soit t elle. Si les américains, français ou autres ont des problèmes, c’est avec Wade et les souteneurs de sa candidature et non avec le Sénégal. Car à l’heure H où nous sommes, le Sénégal se cherche un Chef d’Etat et les dés ne seront pipés que le 26 Février prochain. Sous ce rapport, le Ministre des affaires étrangères a posé un acte abusif en convoquant Monsieur l’ambassadeur des USA dans les locaux des Affaires étrangères de l’Etat du Sénégal pou régler des comptes personnels qui engagent lui seul et son mentor de candidat. Le ministère des affaires étrangères est un ministère  de souveraineté. Sa neutralité en de pareilles circonstances doit être totale et entière. D’ailleurs, à l’heure actuelle où le pays se cherche un Chef d’Etat, c’est tout le gouvernement qui devrait remettre sa démission. C’est au nom du principe de la continuité de L’Etat et pour expédier les affaires courantes qu’on le maintient sur place. Aujourd’hui s’il ya  une personnalité mieux indiquée pour parler au nom du Sénégal et de sa souveraineté, c’est certainement le Secrétaire général dont les affaires étrangères sont dotées. Lequel est chargé de la continuité de l’administration  qui est essentiellement publique même si elle constitue un instrument au service du gouvernement. Mais ce, dans une intervalle temporaire bien déterminée. Exclusive du temps de campagne dans lequel l’honorable a été convoqué pour se faire rabrouer arbitrairement et vertement. La  diplomatie  c’est d’abord et avant tout des égards et des belles façons. Au-delà de ses dimensions formelles, elle tire son contenu dans le substrat culturel du pays qui l’incarne. Je suis convaincu qu’on Sénégal, de Dakar  à  Kidira , DE Saint Louis à Touba , on ne traite pas ses hôtes avec dédain et désinvolture. C’est mon intime conviction Monsieur le Ministre des Affaires étrangères, pardon Monsieur le porte parole du candidat Wade et avocat de son état.

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