C'est en plein entretien avec Moustapha Cissé Lo, depuis Paris, alors qu'il se préparait à rentrer au bercail. que nous avons appris qu'il venait d'être destitué de son poste de ministre conseiller à la présidence. Sur sa défenestration, le responsable de l'Alliance pour la République (Apr) à Touba-Mbacké a été laconique : «Je ne peux pas me prononcer sur un limogeage dont je ne connais ni les tenants ni les aboutissants. Je suis en train de faire des investigations ».M. Lo promet d'en parler, aujourd'hui, lors d'une rencontre politique à Darou Marnane.

Le président aurait tranché le débat sur la présidence de l’Assemblée nationale en portant son choix sur Moustapha Niasse. Maintenez-vous votre candidature ?

Je tiens à préciser que je suis membre fondateur de l’Alliance pour la République, parti qui s’est allié avec des partis pour former «Macky 2012», avant de passer à une vaste alliance avec les principales forces de l’opposition pour constituer la Coalition «Benno bokk yakaar». Avant cette législature, je fus député à plusieurs reprises. J’ai occupé beaucoup de fonctions électives dans mon parcours politique, suite à un combat que je mène depuis plus d’un quart de siècle. Donc, je ne suis redevable de rien à personne.

Par conséquent, si le parti dont je suis membre dispose de plus de députés dans la Coalition que nous avons formée, j’estime que j’ai le droit de réclamer le poste de président de l’Assemblée nationale. Parce que j’ai la ferme conviction que la présidence de l’Assemblée doit revenir à notre formation politique qui a permis à Macky Sall d’aller au second tour. Et c’est d’ailleurs l’avis des cadres du parti. Je maintiens ma candidature, parce que je dispose même de soutiens de taille. Et je vous dis que je n’ai pas besoin d’un poste de vice-président, quel que soit l’ordre protocolaire.

Si Macky Sall et la Coalition proposent M. Niasse comme président, allez-vous démissionner ?

Je n’ai jamais dis que j’allais démissionner. Je précise ma pensée. J’ai dit clairement que je suis ministre conseiller, j’aspire à être le président de l’Assemblée. Et si je n’obtiens pas ce poste, je reste à la présidence auprès de Macky Sall pour faire tout ce qu’il me demande et je libère le poste de député. C’est un choix et non une démission. Je l’ai dit à Macky Sall.

Si je n’ai pas la présidence de l’Assemblée, je reste ministre conseiller. Il ne faut pas que les gens créent des conflits entre moi et Macky Sall. C’est mon frère, et c’est le président de la République. Et je le remercie pour la considération qu’il a envers ma personne.

On vient de nous apprendre que le président de la République vient de vous démettre de votre poste de ministre conseiller…

Le président se trouve présentement à Addis Abeba. Je ne peux pas me prononcer sur un limogeage dont je ne connais ni les tenants ni les aboutissants. Je suis en train de faire des investigations.Demain (ndlr: aujourd'hui), je tiendrai une rencontre politique à Darou Marnane, où je pourrai me prononcer sur cette question.

Abdou Ahad Seck, un des députés élus sur la liste départementale de Mbacké, vous qualifie de maître-chanteur et demande à Macky Sall de prendre ses responsabilités?

Ahad Seck est mon frère, et je n’ai pas a répondre à ses attaques. Il est nouvellement élu, je lui souhaite une bonne législature, c’est tout.

Le Conseil des ministres décentralisé, c’est dans quelques jours à Diourbel. Vos adversaires parlent de déplacement politique…

Ils parlaient de campagne déguisée, et comme il n’y a plus de campagne, ils disent autre chose. Ces Conseils décentralisés, c’est des moments forts dans la vie économique des régions, l’initiative est donc louable. C’est un moment d’échanges et de propositions d’axes de développement pour notre région. C’est un président qui vient rendre visite à une région qui l’aime beaucoup, et nous allons mobiliser l’ensemble des militants de l’alliance pour lui réserver un accueil exceptionnel. Nous pensons également que les services déconcentrés de l’Etat et les collectivités locales ont déjà remis le document cadre qui contient les priorités de la région de Diourbel.

Propos recueillis par El Modou GUEYE (Correspondant) source lobservateur

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