Créé par un Québécois, le village de Montréal au Sénégal a besoin d’aide : il manque de fonds pour construire un centre de santé. Et son fondateur espère un coup de main du Canada.
Montréal au Sénégal a été créé en 2012 par Gondiel Ka, un Québécois d’origine sénégalaise. Le village qui regroupe une soixantaine d’habitants a cruellement besoin d’un centre de santé, car il est situé dans une zone très isolée.
Cette fin de semaine, les proches de M. Ka, les autorités locales et un représentant de l’ambassade du Canada ont posé la première pierre de ce futur dispensaire.
« On a un projet de construire un hôpital de brousse qui va couvrir un grand territoire. Ce projet a pour mission de lutter contre la mortalité infantile », explique le fondateur du village.
M. Ka n’a pu assister à la cérémonie, car il travaille au Québec. Pour l’instant, il a réussi à réunir les fonds pour le village et le futur centre de santé sans aide extérieure, mis à part 2000 $ en dons.
Mais désormais, il a besoin de fonds pour bâtir le dispensaire. Tout d’abord, il faut creuser un puits, dans cette région où il n’y a pas d’eau courante.
Montréal au Sénégal en chiffres
550 hectares, dont 400 entourés de barbelés
530 moutons
210 vaches
Plus de 60 habitants
20 taureaux
15 ânes
10 huttes
7 chevaux
1 grand bâtiment de 4 chambres
M. Ka compte soumettre des demandes à différentes agences de développement, à commencer par l’Agence canadienne de développement internationale (ACDI). Mais il ne sait pas par où commencer : remplir une demande et trouver le bon programme d’aide est une tâche ardue, selon lui.
« On ne sait pas à quelle porte frapper. Et des fois, quand un citoyen comme moi frappe à une porte, on lui dit qu’il faut frapper à l’autre porte. » — Gondiel Ka, fondateur du village de Montréal au Sénégal
Il n’est associé à aucun organisme de coopération connue, mais son projet n’en est pas moins pertinent, dit-il.
L’ambassadeur du Canada au Sénégal, Philippe Beaulne, s’y intéresse. Il a d’ailleurs tenu à ce qu’un diplomate de l’ambassade soit présent lors de la cérémonie de samedi.
Il invite M. Ka à déposer une demande pour obtenir du financement dès que possible.
« Il faut qu’une requête soit faite. Il faut que les démarches soient faites […] Nous, on a un programme important d’aide au développement au Sénégal. »— L’ambassadeur du Canada au Sénégal, Philippe Beaulne
M. Beaulne n’est toutefois pas étonné d’un tel projet. « Ça ne me surprend pas de voir ce genre de projet parce que les Sénégalais de l’extérieur font beaucoup pour le développement de leur pays. Ils gardent souvent des liens très fort notamment avec leur famille, mais aussi avec leur localité d’origine », dit-il.
Le nom du village l’a toutefois agréablement surpris.
« Ça nous a intrigués […] On est très heureux de ce projet et surtout de voir ce village nommé Montréal et naturellement faire le lien avec la métropole canadienne. »
— L’ambassadeur du Canada au Sénégal, Philippe Beaulne
M. Ka compte soumettre plusieurs demandes pour obtenir des fonds pour son projet dans les prochaines semaines, auprès de l’ACDI notamment. Des fonds qui aideront le village, mais aussi la métropole. « En développant le village de Montréal, on veut faire connaître plus la métropole québécoise », dit-il.
C’est en mémoire de sa femme, Christine Sasseville, morte à la suite d’une erreur médicale en 2008 au Québec, qu’il veut créer le centre de santé.