Monsieur le Président de la République,
Avant tout, permettez-moi de préciser que c’est un citoyen ordinaire sans aucune coloration politique qui vous écrit pour vous entretenir des problèmes de son terroir.
Modou NDAO qui était resté pendant une demi-douzaine de jours sans manger avait préféré que sa tante lui préparât du « rouye » (aliment pour nourrisson) que de la sauce de viande de mouton. Cette anecdote, c’est pour dire que le Djolof s’impatiente et ne se retrouve pas encore ni dans le PSE ni dans le Conseil des Ministres décentralisé de la région de Louga.
Sur le plan éducatif, votre prédécesseur, maître Abdoulaye Wade a crée un peu partout dans le Djolof des collèges de proximité. Presque tous nos villages sont dotés de Collèges d’Enseignement Moyen (C.E.M). Cependant la quasi-totalité de ces établissements sont sous abris provisoires ou sont logés dans des écoles élémentaires. Jusqu’à ce jour aucun collège des villages suivants n’est construit: Doundodji, Khogué, Thiél, Thiargny, Affé, Mboula, Kamb, Yang-Yang, Ngouye Diéry, etc.
Monsieur le Président, malgré la route de Matam, le département de Linguère reste toujours enclavé. Imaginons une route goudronnée THILLE BOUBACAR – LINGUERE – DOLLY – KOUNGUEUL (dans le Saloum). Cette route permettrait au riziculteur de RICHARD-TOLL d’écouler son riz local en un temps record dans le marché hebdomadaire de Linguère ou celui de PATACOUR. Inversement, le paysan de THIONOKH ou de PAYAR pourrait facilement vendre ses produits agricoles dans les « Louma » du Djolof et du Fouta. Par ailleurs, cette route ferait de la ville de Linguère un carrefour et un véritable centre d’affaires. Le bitumage de l’axe DAHRA- MBEULEUKHE est aujourd’hui une sur priorité pour les talibés qui se rendent à la Cité religieuse de Mame El Hadji Daouda DIA.
Monsieur le Président, le Djolof n’est traversé par aucun cours d’eau. Ce qui constitue un obstacle au développement de l’agriculture et de l’élevage. La poursuite de la revitalisation des vallées fossiles, entamée sous le régime socialiste, contribuerait beaucoup à la lutte contre le chômage des jeunes. Cette zone deviendrait un véritable pôle de développement où les populations pourraient s’adonner aux cultures maraîchères, à la pêche et à l’élevage. En outre, la multiplication des forages à travers le Djolof allégerait beaucoup la tâche de nos braves femmes rurales.
Sur le plan sanitaire, le Djolof ne compte qu’un seul hôpital digne de ce nom. Toutes les autres structures sont des centres, des postes ou des cases de santé. Il est très fréquent de voir des femmes enceintes évacuées sur des charrettes faute d’ambulances.
Monsieur le Président, le Djolof ne peut pas émerger sans électricité. Concernant le projet d’électrification rurale, il est le parent pauvre car la plupart de nos villages continuent de vivre dans les ténèbres en ce vingt-unième siècle. Des centrales électriques solaires sont en gestation dans certaines localités mais jusqu’en ce moment la lumière tarde à y jaillir. Les travaux se sont même arrêtés au grand désespoir des populations.
Monsieur le Président, le Djolof ne veut pas et ne doit pas rater le train de l’émergence.
Veuillez accepter, Monsieur le Président, l’assurance de ma très haute considération.
Samba Diama TOP, professeur.