Qu’il me soit donné ici l’occasion d’écrire ces quelques lignes afin de faire une modeste contribution sur la situation socio-économique du Sénégal en général et du Djolof en particulier. Puisse Dieu nous permettre d’être le plus objectif possible dans ce qui suit et rendre cette contribution utile au développement de la localité.
« L’homme n’est pas fait pour penser, mais pour agir » dit-on couramment. Cette affirmation n’est pas une négation de la réflexion qui demeure indispensable à la préparation de l’action. Il s’agit plutôt de justifier la réflexion par l’action. On dirait alors, « l’homme ne doit penser que pour agir ». Je suis Sénégalais, j’agis !
La politique est vue comme la gestion de l'intérêt publique, des affaires de la « cité ». Cette conception touche autant à la pensée politique qu'à l'action politique en abordant les idéologies. Elle peut être considérée négativement dans cette optique car cause de conflit et de division au sein de la Nation, le fait d'engager une discussion politique peut être cause de discorde et est accueilli avec méfiance. Mon point de vue de ce mois traite de ce point, la politique politicienne.
Ce billet n’a pas pour but de faire procès de qui que ce soit, sinon d’une pratique en politique qu’il faudrait aujourd’hui cesser si nous voulons avancer. En effet, à l’heure où nous recherchons un renouvellement de notre classe politique, il est temps d’exiger mieux que ce qu’on a déjà pu avoir. Alors si cela peut nous permettre d’évoluer, dénonçons les faits et gestes qui détruisent l’image de la politique sénégalaise. Un de ses différents maux, la politique politicienne… Mais qu’est-ce donc la politique politicienne? Cette définition devrait pouvoir nous éclairer : c’est l’attitude des hommes politiques consistant à se préoccuper des questions de pouvoir entre politiciens et partis politiques davantage que de la politique au sens étymologique du terme, c’est-à-dire des affaires de la cité.
La définition étant posée, nous nous posons la question de savoir si nos politiciens d’une manière générale ont un projet de société. Nous ne parlerons pas des candidats aux élections présidentielles car ceux-là essayent tant bien que mal de nous présenter des projets même si la plupart nous servent souvent du réchauffé. Tous nos candidats à la magistrature suprême ont bel et bien un programme (réaliste et réalisable ou non). Maintenant se pose l’application de ces différents projets de société parce qu’il faut à un moment donné les mettre en œuvre avec l’aide des hommes et des femmes qui partagent le même point de vue et c’est donc à ce niveau que le bât blesse. En effet, certains politiciens (du moins ceux qui s’estiment être politiciens) ont une vision différente assez restreinte de la politique: la plupart sont à la recherche de la première place politique qui se libère pour pouvoir profiter des avantages sociaux et financiers qui vont avec. « Le politicien comme le peuple sénégalais a faim et il faut bien vivre ». Nous ne ferons pas de commentaire sur le sujet et tout ce que cette déclaration implique mais dans tous les cas cette remarque aberrante est à ce jour une réalité. Faire de la politique politicienne veut dire préparer les élections. Ce jeu national de la cinquième république, nommé politique politicienne (en gros une décision qui n’a aucun intérêt pour le peuple, ni même pour ses seuls électeurs) tue lentement et surement la vision de l’activité politique et par là même la démocratie dans notre pays en favorisant l’abstention et le « tous pourri » de l’extrême droite. Le pire, c’est que même les partis qui disent lutter contre ce fléau et veulent sortir de cette forme rance de la république s’arrogent le droit de le pratiquer lorsque ça les arrange. Personnellement, nous estimons qu’il n’y a pas de mal à être ou à vouloir devenir politicien, encore faut-il que ce politicien s’occupe en priorité des affaires de la cité et penser au bien être de la nation. Cependant il n’y a pas d’un côté une politique politicienne méprisable qui se battrait pour le pouvoir, et de l’autre une "grande" politique qui se battrait pour l’intérêt supérieur de la nation ! Parce que l’intérêt supérieur de la nation suppose qu’on prenne le pouvoir, quand on ne l’a pas, ou qu’on le garde quand on l’a. Donc comprenons que la politique politicienne c’est la politique elle-même. Alors, ça n’empêche pas que certains le fassent par carriérisme purement individuel, et d’autres, au contraire, par amour de l’humanité. Un grand homme politique peut n’avoir fait de la politique que par égoïsme, que par carriérisme et faire une grande politique, être historiquement très utile… Et un saint homme peut s’avérer politiquement désastreux.
Il faut distinguer LE et LA politique: « La politique est la scène où s'affronte des hommes et femmes politiques pour l'exercice du pouvoir » et « Le politique est un champs social de contradictions et d'agrégations d'intérêts régulé par un pouvoir détenteur de la coercition légitime ». (cf Philippe Braud, La Science Politique, Que sais-je)
Maguette SARR
« Mon Point de Vue – Etape 9 »
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« Si l'homme décide de servir le politique, qu'il le fasse, mais en gardant ses distances avec l'engagement politique (esprit partisan), parce que l'organe politique se comportera comme une machine envers l'homme qui ne pourra que le servir et être utilisé par lui. »