Qu’il me soit donné ici l’occasion d’écrire ces quelques lignes afin de faire une modeste contribution sur la situation socio-économique du Djolof. Puisse Dieu nous permettre d’être le plus objectif possible dans ce qui suit et rendre cette contribution utile au développement de la localité.
« L’homme n’est pas fait pour penser, mais pour agir » dit-on couramment. Cette affirmation n’est pas une négation de la réflexion qui demeure indispensable à la préparation de l’action. Il s’agit plutôt de justifier la réflexion par l’action. On dirait alors, « l’homme ne doit penser que pour agir ». Je suis Djolof-djolof, j’agis !
Mon Point de Vue de ce mois s’intéresse à la question de l’intégration sociale des jeunes au Djolof, sur la situation des jeunes lorsque ces derniers sont en voie de passage à la vie adulte. Ce passage est rendu difficile en l’absence de conditions favorables dans les collectivités, que ce soit par manque d’emploi, de possibilité d’intégration sociale, de programme d’études ou tout simplement d’autonomie par rapport au cadre familial.
La notion de citoyenneté prend aujourd’hui un double sens. Dans un premier sens plus abstrait, la citoyenneté renvoie à un ensemble de droits et libertés – droit de vote, liberté d’expression, droit d’association dont disposent les membres d’une communauté politique quelconque et qui sont garantis aux individus par les institutions de l’État (Schnapper, 1994). À cette première forme plus abstraite, se greffe un second visage de la citoyenneté qui désigne la participation active des individus à la société à travers des mécanismes concrets assurant l’intégration et la cohésion sociales (le travail, les associations, l’école, la famille, etc.). D’après Jacques Hamel : « La citoyenneté, tout au moins en sociologie, sort des limites de l’égalité juridique et politique des individus. Elle a également un rapport avec les formes de participation et d’identité qui marquent l’insertion des individus dans la société, insertion qui outrepasse les bornes de la communauté politique. La citoyenneté n’est plus ici un état, mais une action; elle consiste à prendre pied dans la société en faisant corps avec ses semblables pour défendre son existence, assurer sa survie, manifester son indépendance et tirer personnellement profit de son adhésion à l’ensemble social. Plus souvent qu’autrement, ces questionnements sur la citoyenneté active portent sur des groupes dont la pleine intégration citoyenne pose problème (les femmes, les jeunes, les immigrants, les personnes âgées). La citoyenneté se construit à travers différentes expériences, vécues d’abord dans la famille, puis à l’école, dans les temps libres et au travail, par exemple. De nos jours, les cadres traditionnels de soutien sont eux-mêmes en redéfinition, et les conditions de la participation des jeunes dans la société se redéfinissent elles aussi…En réponse aux mutations sociales, économiques et culturelles, le Djolof doit relever de nouveaux défis. Pour ce faire le Djolof doit se donner des moyens concrets afin que, dès aujourd’hui, les jeunes puissent participer pleinement au développement de leur société.
Les jeunes ruraux manquent de loisirs et de services de proximité, ils manquent de lieux pour se fréquenter ou se retrouver, ils sont plus investis dans la famille. Les jeunes femmes occupent avant tout des fonctions complémentaires à celles de leurs conjoints, d’où leur surreprésentation dans les activités, dites à temps partiel, multiples (vente de produits locaux…), des activités commerciales, et dont il convient de tenir compte car elles complètent le revenu faible des ménages. Les jeunes investissent les solidarités de voisinage et participent davantage à la vie associative; ils s’engagent et s’investissent dans les activités avant tout relationnelles pour sortir de leur isolement, échanger des pratiques… y compris dans l’activité sportive (surtout sports d’équipe) et festive (bals). La non-intégration des jeunes favorise souvent la migration. Cette dernière est légitimée le plus souvent par la poursuite des études et parfois par la recherche d’un emploi.
Les solutions…
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Développer le partenariat intercommunal : d’une manière générale, les populations souffrent avant tout d’isolement, d’un déficit de structures associatives et d’un manque de moyens des élus, propre aux petites communes. Soutenir les associations à plusieurs en renforçant le partenariat institutionnel au côté des collectivités territoriales, entre communautés de communes ou à l’échelle intercommunale est porteur de résultats.
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Construire une orientation forte en direction des jeunes
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Intégration des accueils de loisirs dans les projets éducatifs de territoire pour les plus jeunes et accompagnement périscolaire pour les jeunes décrocheurs, jeunes non-diplômés.
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Ateliers sociolinguistiques pour les jeunes illettrés.
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Soutien à l’émergence d’associations locales comme à la pérennisation des structures associatives présentes en milieu rural avec lesquelles développer des projets et des partenariats municipaux ou à dimension intercommunale, pouvant enclencher une dynamique de développement, animée par des jeunes au service de leur territoire.
En somme il s’agit d’utiliser tous les effets levier, capables de développer des projets au bon endroit en renforçant les effectifs avec de jeunes adultes en service civique, ou en emplois d’avenir, accompagnés par un tutorat de proximité favorisant des parcours de compétences et/ou de professionnalisation.
« Il faudrait essayer d’inclure les jeunes du Djolof dans le processus décisionnel sur les questions de développement. L’intégration socio-économique des jeunes demeure une exigence. Cette jeunesse souffre malgré les promesses électorales. Le chômage est toujours d’actualité. Nous devrons nous mobiliser à trouver des solutions aux problèmes de la jeunesse, initier des projets d’auto-emploi afin de booster l’économie de la zone. »
Maguette SARR
« Mon Point de Vue – Etape 19»
Email : leboyjolof@gmail.com
Téléphone : 774116020
« Si l’homme décide de servir le politique, qu’il le fasse, mais en gardant ses distances avec l’engagement politique (esprit partisan), parce que l’organe politique se comportera comme une machine envers l’homme qui ne pourra que le servir et être utilisé par lui. »