Mon Point de Vue fête son premier anniversaire à travers cette treizième étape consacrée encore une fois au Djolof. « Mon Point de Vue » remercie par la même occasion Djoloffactu sans qui nous ne pourrions pas partager avec vous notre point de vue. Que Dieu nous donne le courage et l’inspiration nécessaire pour perpétuer une telle œuvre. Bâtir le Djolof est le sujet de ce mois.

Qu’il me soit donné ici l’occasion d’écrire ces quelques lignes afin de faire une modeste contribution sur la situation socio-économique du Djolof. Puisse Dieu nous permettre d’être le plus objectif possible dans ce qui suit et rendre cette contribution utile au développement de la localité.
« L’homme n’est pas fait pour penser, mais pour agir » dit-on couramment. Cette affirmation n’est pas une négation de la réflexion qui demeure indispensable à la préparation de l’action. Il s’agit plutôt de justifier la réflexion par l’action. On dirait alors, « l’homme ne doit penser que pour agir ». Je suis Djolof-djolof, j’agis !

Mon Point de Vue fête son premier anniversaire à travers cette treizième étape consacrée encore une fois au Djolof. « Mon Point de Vue » remercie par la même occasion Djolof Actu sans qui nous ne pourrions pas partager avec vous notre point de vue. Que Dieu nous donne le courage et l’inspiration nécessaire pour perpétuer une telle œuvre. Bâtir le Djolof est le sujet de ce mois.

Les Djolof-djolof dans leur diversité se rendent compte qu’ils ont bâti ensemble une collectivité locale avec un développement économique, culturel, social, et que si leurs parcours sont différents, pluriels, ils participent tous à la même construction. Il s’agit donc pour nous de construire un Djolof où il fait bon vivre, où toutes les communautés, toutes les générations, se retrouvent et partagent les mêmes problématiques, et en même temps qu’ils construisent leur ville ensemble, au-delà de leurs parcours respectifs. L’objectif est de créer plus de fraternité, plus de solidarité dans un Djolof où chacun a sa place, où chacun contribue à construire la même ville avec des histoires différentes. Il faut donc considérer une évolution de notre rapport aux autres, au temps, à notre environnement et à l’univers. Ce que nous considérions jusqu’à présent comme « rationnel », en particulier dans nos modes d’action, est également en cours de changement. L’efficacité de l’action linéaire, basée sur le principe du « cause à effet », partant d’un dessein conçu à partir de connaissances scientifiques et techniques, pour obtenir une décision, définir une organisation, passer ensuite à la mise en oeuvre et finalement aboutir au résultat voulu, est profondément remise en cause. Même si cette rationalité reste utile aux yeux de tous dans un certain nombre de situations, son application systématique ne convient plus pour agir dans et sur une biosphère complexe, en perpétuel mouvement, aux aléas souvent imprévisibles et non maîtrisables. La survie, et aussi le développement des humains et des sociétés humaines, dépendent moins ici du capital matériel accumulé (dont la valeur ou l’utilité peuvent chuter du jour au lendemain) que des capacités individuelles et collectives à maintenir l’état de la biosphère et à s’adapter le plus rapidement possibles aux changements et aux aléas qu’ils soient écologiques, sociétaux, ou économiques. Dans ce contexte, des politiques publiques plus orientées vers le développement des capacités individuelles et collectives à contribuer à une meilleure gestion de la biosphère et à s’adapter aux changements émergent d’ores et déjà. Elles laissent une part plus large à l’initiative, voire la favorise, la soutiennent, ou l’accompagnent. Il ne s’agit pas ici de politiques « participatives », qui chercheraient à mobiliser un consensus plus large, sans pour autant modifier la rationalité d’une action centralisée et descendante. Il s’agit plutôt de modes d’action en réseau, auxquels de nombreux acteurs prennent part, et pas seulement des acteurs publics. Ces modes d’action semblent particulièrement pertinents lorsqu’il s’agit de « faire évoluer les comportements ». Le changement des comportements individuels ne se décrète pas, ne se prescrit pas, sauf à utiliser un autoritarisme anti-démocratique. Ici les associations par exemple, qui interviennent directement auprès des individus, semblent toute aussi pertinentes que les administrations. L’action publique peut consister alors à faciliter, à accompagner ces dynamiques en les mettant en réseau, en apportant à certains organismes des moyens organisationnels ou financiers par exemple, sans pour autant se substituer aux patrons ou donner des ordres. Il s’agit au contraire de laisser émerger des initiatives, locales, ponctuelles, certainement imprévues mais qui innovent sans cesse au regard de la diversité des situations et des besoins. Ces actions ne sont plus « les mêmes pour tous », mais au contraire ciblées (selon des catégories socioprofessionnelles, des zones géographiques, ou des typologies d’usage par exemple). La norme comportementale n’est plus aujourd’hui de « faire son devoir à sa place », mais plutôt d’être autonome, d’être « soi-même ». Il serait probablement plus opportun de permettre à chacun selon sa situation à devenir plus autonome mais aussi plus conscient de l’impact de ses choix sur l’environnement ou le collectif. Bien sûr il ne s’agit pas d’opérer un changement radical et instantané pour passer de politiques prescriptives à une autorégulation généralisée. Favoriser l’initiative privée et l’autonomie individuelle constitue un fort risque de dérives, de déviances, que personne ne souhaite, ni au sein des institutions, ni au sein de la population. Il convient donc parallèlement d’établir un certain nombre de balises, de frontières, de contraintes ou d’interdits, à la fois pour éviter le chaos, et pour « rassurer » en même temps. Ainsi, les politiques réglementaires ne doivent pas disparaître, mais peut-être plutôt être revisitées, de façon à énoncer les « règles du jeu », tout en laissant place à l’initiative, l’imprévu, l’adaptation permanente. Il s’agit ici de passer d’une approche sectorielle des politiques et des services publics à une approche évolutive et combinatoire, associant actions publiques, actions privées, émergences d’initiatives et d’innovations, le tout dans une dynamique orientée et canalisée mais en adaptation permanente. Certes, cela ne peut s’appuyer que sur une certaine « vision » de la société. Il nous faut un outillage pour construire ce « nous ensemble », qui va cheminer dans le temps et l’incertitude, peut-être dans des processus itératifs, fragiles, incertains, inaboutis. La question qui se pose à nous aujourd’hui est de savoir dans quelle mesure la planification stratégique pourrait proposer des « règles du jeu » contenant la possibilité de leur propre évolution, un « fil rouge du vivre ensemble» sur ce chemin inconnu.

« On peut émettre l’hypothèse que nous entrons progressivement dans un nouveau modèle de développement (qui n’est peut-être qu’une étape dans une évolution plus ample), où la capacité d’adaptation des villes comme des individus constitue une richesse plus importante que l’accumulation de richesses matérielles, fondé sur moins d’obéissance mais plus d’autonomie, moins de savoir technico-scientifique mais plus de connaissance pratique sensible, moins de prescriptions générales mais plus de réseaux et de projets collectifs ponctuels et ciblés. »

Maguette SARR
« Mon Point de Vue – Etape 13»
Email : leboyjolof@gmail.com
Téléphone : 774116020

« Si l’homme décide de servir le politique, qu’il le fasse, mais en gardant ses distances avec l’engagement politique (esprit partisan), parce que l’organe politique se comportera comme une machine envers l’homme qui ne pourra que le servir et être utilisé par lui. »

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