11 combats, 9 victoires en moins de trois ans de présence dans l’arène, il faut s’appeler Diène Diouf Kaïré et être fils de l’ancien champion Boy Kaïré pour le faire. L’héritier du Béret vert, vainqueur de Kogna et Malaw Séras la saison passée, vient d’ouvrir sa saison dimanche dernier en accrochant à son tableau de chasse un gros poisson, Boy Baol. Dans l’euphorie de sa somptueuse victoire qui lui donne des droits, pas tous quand même, Diène se réclame d’un palier supérieur.

Remporter le drapeau du centenaire de la Médina, votre fief, doit être un grand honneur pour vous…

Je rends grâce à Dieu. Rien n’est plus agréable que de remporter le trophée du centenaire de la Madina. La Médina, c’est mon fief. Les Médinois me portent tellement dans leurs cœurs que je ne pouvais pas perdre ce combat. Ce serait vraiment dommage de voir le drapeau du centenaire remporté par un lutteur qui n’est pas de la Médina. Ma mission était de garder ce drapeau pour Médina.

C’était aussi le combat de passage de grade. Maintenant que vous l’avez remporté, dans quelle catégorie vous vous voyez accéder ?

Franchement, c’était un combat très capital pour la suite de ma carrière. Je suis très jeune. Rien ne presse dans ma carrière, mais il y a des combats qui vous permettent, quand vous les gagnez, de monter en grade. C’était le cas de ce duel face à Boy Baol qui est un baromètre pour le passage de grade. Boy Baol n’est pas n’importe qui dans le classement des lutteurs. Celui qui arrive à le terrasser peut légitimement prétendre à passer à un niveau supérieur. C’est une question de logique. Les portes doivent s’ouvrir à moi.

Ce qui était décrit comme un combat très difficile pour vous est finalement passé pour une partie abordable ?

Franchement, ce n’était pas une partie de plaisir. Lutter contre Boy Baol n’est jamais facile parce que c’est un roc, un vrai champion. C’était un combat très dur. Vous avez dû constater que je n’ai pas plié l’adversaire si vite. Il y a eu de la bagarre, un corps à corps assez vigoureux.

Les uppercuts que vous lui avez administrés vous ont beaucoup facilité la tâche ?

(Rires) si vous voulez, oui. Sauf que je ne m’étais pas focalisé sur la boxe. A chaque combat sa stratégie. Pour le combat de dimanche dernier, il fallait vraiment utiliser les poings.

Les portes qui mènent à quelle catégorie de lutteurs ou quels adversaires ?

Je n’ai pas l’habitude de réclamer une position dans telle ou telle catégorie. Encore moins de défier un lutteur. Mon parcours et mes exploits suffisent pour me classer. La lutte est très complexe. Si tu cites un nom de lutteur que tu as envie de croiser tu seras obligé de voir ailleurs parce qu’il ne te l’accordera jamais. Souvent, on se dit que le lutteur qui te défie t’a déjà atteint sur le plan mystique. C’est mieux de laisser les promoteurs trouver les meilleures  combinaisons.

Etes-vous conscient que désormais rien ne sera plus facile pour vous, puisque plus vous monter l’escalier, plus les adversaires deviennent très redoutables ?

J’en suis parfaitement conscient. Tout lutteur vise le sommet. Et pour y arriver, il faut escalader des montagnes. C’est un faux débat de dire qu’il y a des lutteurs à qui on fraye des chemins faciles pour qu’ils accèdent vite au sommet. Souvent, on dit que les fils de lutteurs passent par les voies faciles. Je suis désolé, mais regardé mon parcours et vous vous rendrez compte qu’il a été épineux. C’est mon courage, ma bravoure et mes qualités qui m’on permis d’accéder à ce niveau. Je suis conscient que le plus dure reste à venir et je suis prêt à soulever des montagnes pour accéder au sommet. Le plus difficile m’attends, mais je ferai face. Je n’ai pas encore fait étalage de tout mon talent. Quand j’aurai du costaud au menu, les amateurs seront de quoi je suis réellement capable. Mon père m’a légué beaucoup de qualités que je n’ai pas encore montrées.

Quel message lancez-vous à vous futurs adversaires ?

Je ne vais riens dire à ceux qui sont aux sommet, sinon ils vont me calculer. Que personne ne me calcule pour le moment. Je ne suis qu’un gamin qui marche tranquillement vers le sommet. Je fais mon petit bonhomme de chemin sans faire de bruit.  Laissez-moi dans mon coin. C’est facile de me défier, mais…(il ne termine pas sa phrase).

Cette victoire vous donne quand même la légitimité de réclamer des lutteurs plus cotés. Par exemple Sitteu qui a préféré vous snober à un moment donné n’aura plus de raison de vous sous-estimer non ?

Franchement, ce sont les amateurs qui ont plébiscité mon combat contre Sitteu, mais personnellement je ne l’ai pas défié. Ce n’est pas le moment de le réclamer parce qu’il a un adversaire (Zarco). Laissez-le sortir de ce duel. Après on verra. Pour le moment, je suis à la disposition de tout potentiel adversaire.

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