Depuis le régime de WADE, des événements politico-religieux sont organisés dans la Commune de Linguère. Ce sont des rassemblements populaires annuels qui ont lieu pendant le mois béni du Ramadan dans ladite Commune.
“Tonton” Habib SY comme l’appelle ou l’appelait affectueusement la chanteuse Aïda SAMB avait l’habitude d’organiser annuellement des récitals du Saint Coran. C’étaient des événements grandioses qui faisaient partie de son agenda politico-religieux local. A chaque occasion, les militants, pardon les fidèles musulmans partaient de partout pour rallier la ville de Linguère. Durant toute une journée, le ministre faisait réciter le Saint Coran dans son domicile. De grands dignitaires musulmans du Djolof dirigeaient les séances. Mais, il faut souligner qu’il y avait dans la mêlée des individus, qui ne savaient distinguer aucune lettre de l’alphabet arabe, qui manipulaient le Livre Saint. A la fin de chaque séance, c’était la bousculade pour récupérer le nerf de la guerre. En ses temps durs, la course aux sous distrait tout le monde. C’était une manière très subtile pour le ministre de communier avec sa base politique. Cependant force est de reconnaitre que depuis sa chute en 2012, il ne les convoque plus sous ce format. Sa voix serait-elle même suffisamment audible s’il tentait de les organiser aujourd’hui ? Seul Dieu sait.
A la place des récitals du Saint Coran, le nouvel homme fort de la Commune de Linguère initie des journées de solidarité islamique. Ce samedi 02 juin, la ville de Linguère a constitué le point de retrouvailles des Djolof-Djolofs et autres invités de marque. Si un ministre de l’Intérieur et ex banquier convie, il y aura foule. Rien n’est laissé au hasard. On a mis les petits plats dans les grands pour réussir la communion. Ça a été un rendez-vous très important dans la mesure où monsieur Aly Ngouille NDIAYE et son staff ont prêté une oreille attentive aux différentes doléances des populations. Par ailleurs, ils ont distribué en grande quantité des cadeaux aux Daaras et aux autres nécessiteux. Des mômes ont récité le Coran et les marabouts ont formulé des prières pour le ministre, le Djolof et le Sénégal. Toutefois, ne peut-on pas dire que s’il a réussi un tel exploit c’est grâce à sa station actuelle ? Donnons notre langue au chat. En tout cas, comme l’on dit “autres temps, autres mœurs”. Il n’a jamais pu réussir un tel pari politico-religieux avant son arrivée au pouvoir.
Cette rencontre lui a permis de tâter le pouls de son fief électoral pour rassurer ses supérieurs hiérarchiques. Les observateurs indépendants ont constaté que les fidèles se sont transférés d’un bord à l’autre. Mais ceux-ci ne sont ni naïfs ni opportunistes. Ils savent simplement que les Hommes passent et les Institutions demeurent.
Samba Diama TOP, professeur.