Questions / Réponses
Bonjour Professeur. Pourquoi vous tenez à parler de cette redoutable maladie ?
Bonjour. Une très bonne question. Si vous voyez que je tiens à parler de cette maladie c’est parce qu’un ami, un ancien camarade de classe, je dirais même un frère en a été victime. Je peux le nommer, monsieur Fallou Diaw originaire de Bangadjie était un brillant élève. D’ailleurs lui, Ngathie Diop (journaliste à la RTS) et moi se partagions les trois premières places après chaque composition. Mais c’est à l’approche du BFEM que cette redoutable maladie l’attaqua et l’a rendu sourd. Cette nouvelle nous avait tous attristé et c’est comme si j’avais reçu un coup de massue. Fallou a quitté comme ça l’école.
J’avais vraiment peur de la maladie mais cette peur s’est transformée aujourd’hui en une force, laquelle forme m’a permis d’entamer des recherches qui m’ont aidé à arriver aujourd’hui aux résultats que je vais vous présenter ci-dessous.
Bonjour Professeur. Mais en fait, qu’est ce que la méningite ?
Bonjour. Vous savez, le cerveau et la moelle épinière sont recouverts de membranes appelées méninges. La méningite est en effet, une inflammation de ces méninges, ainsi que du liquide céphalo-rachidien (liquide clair circulant entre le système nerveux et les méninges). Il s’agit d’une maladie infectieuse ou infection : les microbes pénètrent par les voies respiratoires, vont dans le sang, puis dans le liquide céphalo-rachidien et dans les méninges.
Bonjour Professeur. Qu’est ce qui en est la cause et les manifestations?
Bonjour. Dans la majeure partie des cas, la méningite est d’origine virale (presque 80%). La méningite virale, souvent estivale, touche presque toujours les enfants, et provoque des symptômes comme des maux de tête, une fièvre élevée, des vomissements et des douleurs dans les jambes. Les patients atteints de méningite virale guérissent en général spontanément en une ou deux semaines : c'est une méningite bénigne.
Dans 20% des cas, la méningite est bactérienne : (3 bactéries possibles : pneumocoque, Haemophilus influenzae de type b, et méningocoque ou Neisseria meningitidis). Les méningites bactériennes, plutôt hivernales, peuvent être mortelles si elles ne sont pas correctement soignées.
Bonjour Docteur. Parle-nous un peu de la méningite cérébro-spinale épidémique, celle qu’on redoute le plus.
Bonjour. Elle est aussi appelée la méningite à méningocoques. Elle est provoquée par une bactérie appelée Neisseria meningitidis, ou méningocoque. Les méningocoques sont des bactéries de forme sphérique. Il existe 13 types différents de méningocoques appelés sérogroupes ; les trois principaux sont A, B et C. Les autres (W135, X, Y, Z etc.) sont plus rares.
La méningite méningococcique sévit dans le monde entier, mais elle est plus fréquente dans les régions tempérées de l'hémisphère Nord. Le type A sévit surtout en Afrique subsaharienne.
Le microbe le plus virulent, le plus dangereux est le méningocoque de type C : il provoque une méningite apparaissant brutalement : fièvre brutale, céphalées, courbatures, raideur de la nuque, nausées, vomissements, sensibilité anormale à la lumière, taches rouges sur le corps ne s'effaçant pas quand on presse dessus avec le doigt (chez plus d'un malade sur 3), éventuellement somnolence, coma et risque de mourir en 24 à 72 heures.
Précisons que les signes sont moins francs chez le nourrisson, la nuque peut ne pas être raide.
Bonjour Docteur, parlez-nous un peu de la prévalence et de la contamination.
Bonjour. Mises à part les épidémies, on estime qu'il existe à travers le monde au moins 1,2 million de cas de méningite bactérienne chaque année, dont 135.000 cas sont mortels. Environ 500.000 de ces cas et 50.000 de ces décès sont imputables au méningocoque, seule forme de méningite bactérienne qui provoque des épidémies.
Le risque d’en mourir est compris entre 5 et 10 % et peut dépasser 50 % en l'absence de traitement ; 15 à 20 % de ceux qui survivent souffrent de séquelles neurologiques (surdité, perte de mémoire…)
Le méningocoque réside dans le nez et la gorge des individus sans que cela entraîne forcément une maladie : un enfant sur dix en bonne santé est porteur, une personne sur trois entre 15 et 20 ans. La bactérie se transmet par l’intermédiaire de gouttelettes de salive, par contact direct ou étroit (inférieur à 1 m) avec des porteurs du germe. Le méningocoque a besoin de promiscuité pour se propager… le risque de contamination est augmenté par les baisers, le partage d'objets portant de la salive (jouets mis à la bouche par un jeune enfant, aliments, boissons, cigarettes…) ou encore les projections de postillons en toussant ou en parlant. Cette promiscuité se retrouve chez les jeunes enfants en collectivité, les groupes d'adolescents et au sein d'une même famille.
Le risque de tomber malade augmente quand notre système de défense est fragilisé, au cours d'une épidémie de grippe par exemple.
Les méningocoques virulents se répandent dans tout l’organisme en suivant les voies de la circulation lymphatique et sanguine, ce qui conduit finalement à l’implantation des bactéries dans les méninges.
Bonjour Professeur. Parlez-nous un peu de la prévention et des remèdes contre la méningite.
Bonjour. C’est la question que j’attendais le plus. J’aimerais que les gens les appliquent scrupuleusement. Vous pouvez :
– Boire une eau ayant contenu des gousses de tamari. Toute personne qui prend préventivement cette boisson en temps d’épidémie de méningite est à l’abri de celle-ci.
– Boire une infusion de feuilles de Cola cordifolia (« ntaba ») associées à des fleurs de Cymbopogon giganteus (« benfala »). Remèdes souverain contre la méningite cérébro-spinale.
– Boire du lait frais contenant des graines d’oseille de Guinée finement écrasées.
Introduire dans les oreilles un liquide qui s’écoule d’une blessure faite sur une tige de Lagenaria vulgaris.
– Enfin, boire dissoute dans une eau, des feuilles pilées de Boscia senegalensis. S’enduire le corps du résidu.
Serigne Samba Ndiaye