Une frange de la population de Mélakh, village situé dans la commune de Thiamène-Pass a tenu un sit-in dans la l’enceinte de la cour de ladite localité pour dénoncer avec la dernière énergie la gestion du forage et le non renouvellement du comité
A en croire Pape Ndiaye, porte-parole du collectif, depuis la mise en place du comité de gestion du forage, en 2005, aucun renouvellement n’est fait. « Le président et ses collaborateurs font sourdre oreille malgré les multiples interpellations pour un renouvellement des instances.
Abondant dans la même veine, Mor Abdou Ndiaye, instituteur et natif du village, dénonce la gestion « nébuleuse » des fonds. En effet, précise-t-il : « depuis 11ans qu’ils sont à la tête de l’Asufor, Issakho Thiane, président de l’Asufor et ses acolytes n’ont jamais présenté de bilan financier ». Pis ajoute-t-il : « le comité est incapable de réparer le forage en cas de panne ». Et dans tout cela, ils indexent le chef de village d’être complice à cette situation. Les contestataires n’excluent pas d’organiser une marche de protestation ou bien de ne plus s’acquitter au payement des factures.
Réplique d’Issakho Thiane, président de l’Asufor :
Interpellé, le président de l’ASUFOR balaie d’un revers de la main toutes ces accusations. Pour Issakho Thiane : « ce sont des gens qui ne résident pas au village et qui profitent des fêtes de Korité ou de Tabaski pour briser la quiétude, l’élan de solidarité et de sympathie des villageois » rétorque-t-il.
Mieux ajoute le président de la structure : «la question de renouvellement n’a jamais été une demande des populations qui ont montré toute leur satisfaction pour la mission qui nous est assignée. Chaque fin du mois, nous dressons un bilan clair, en présence des membres du comité qui en revanche, sont tenus de retourner à leurs différents quartiers ou villages, usagers du forage pour faire un compte rendu des recettes et dépenses ».
Issakho Thiane veut pour preuve les nombreuses réalisations de l’Asufor. D’abord, lors de la mise sur pied de la route latéritique reliant Thiamène à Mélakh, c’est l’Asufor qui avait payé la contribution des 10%. Ensuite, le comité avait contribué à la construction du collège d’enseignement moyen de la localité. Une contribution à hauteur de 80% a été dégagée pour la réalisation des 06 salles de classes. Faisant toujours le bilan de ses réalisations M. Thiane a fait savoir que lui et son staff ont réalisé la construction du second château d’eau. Entre autres actes de bienfaisance, posés par le comité est la prise en charge du payement mensuel de l’infirmier chef de poste.
Et pour s’en laver à grande eau, Issakho Thiane évoque les félicitations du directeur de l’office national des forages ruraux, Lassana Gani Sakho, en visite du forage, au mois de Mai dernier pour une bonne gestion.
Accusé de complicité, le chef de village, El hadji Mbaye Thiane réplique en ces termes : « Gane dou Yéwi bey »
Le chef de village se dit très indigné de l’attitude de cette « minorité» de 64 pourfendeurs au détriment des 3000 âmes que compte le village et nonobstant les 05 autres villages qui polarisent le forage à savoir : Ndama Wolof, Ndama Peulh, Darou Salam Mélakh, Arafatt.
Pour El Hadji Mbaye Thiane, il n’a jamais été interpellé sur une affaire de renouvellement et d’ailleurs il n’est même pas habileté à procéder au renouvellement. « La seule correspondance que j’ai reçue date de Mardi, dernier. Quand un gamin est venu me remettre la lettre je lui ai ordonné de retourner et dire à Pape Ndiaye(expéditeur) de venir chez moi me rencontrer pour qu’on puisse échanger sur la question, ce qu’il n’a pas voulu faire après moult invitations. Quand le gamin est encore retourné chez moi pour une troisième fois je lui ai dit de ne plus poser ses pieds chez moi. Il est retourné raconter du n’importe quoi à son retour.
Les dessous de front des « terroristes » de Mélakh
Au détour de cette vague de contestations, prétextant le renouvellement de l’Asufor, Le chef de village voit d’un autre œil. Car soutient-il : « ce sont des gens mécontents du fait qu’ils avaient échoué en voulant me destituer par une pétition. Je leur fais savoir qu’ils sont très petits pour ça et je leur fais comprendre que « Gane dou yéwi bey». « Je les invite à cesser leurs troubles sinon… » Avertit-il.
Pour El Hadji Mbaye Thiane : « Ce sont des gens non crédibles qui sont basés à Dakar et qui profitent des fêtes religieuses pour semer la pagaille à tel enseigne qu’ils hantent le sommeil des populations de Mélakh. « Ce sont eux qui ont chahuté les tournois de foot ball organisés par les jeunes du village les vacances dernières. ».
Ndéye Mingué SECK