Dans un entretien avec L’Observateur, le coordonnateur du mouvement « Balai citoyen » du Burkina Faso ne cache pas sa colère contre la communauté internationale et l’Union africaine pour avoir laissé Blaise Compaoré initier le projet de modification de la Constitution. L’Onu de même que la Cedeao en ont eu pour leur grade pour avoir été spectateurs devant se qui se tramait aux pays des hommes intègres.
A la question de savoir ce qu'il pense de la réaction de la communauté internationale qui condamne la prise de pouvoir annoncée par l'Armée burkinabè, il rétorque : "Franchement, je suis totalement gêné de soutenir cet appel. Pas que l'Armée doit prendre le pouvoir, mais parce que j'en veux à la communauté internationale et surtout à l'Union africaine (Ua). Lorsque Blaise Compaoré a initié son projet de révision constitutionnelle, c'était en totale violation des textes de l'Union africaine, mais l'Ua n'a jamais condamné ce projet. Si la population burkinabè n'était pas sortie pour aller se faire tuer pour chasser Blaise Compaoré, celui-ci allait modifier la Constitution au nez et à la barbe de l'Union africaine qui n'allait rien dire. Sincèrement, je pense que l'Union africaine ne mérite aucun respect".
A nos confrères qui lui demandent ce qu'il répond à l'Onu et à la Cedeao qui évoquent la menace de sanctions pour que la transition soit conduite conformément à l'ordre constitutionnel, il a assène : "Je leurs réponds qu'ils doivent cesser de faire le médecin après la mort. Ce qu'ils doivent faire c'est de ne pas créer les conditions d'un coup d'Etat. Si l'Union africaine, l'Organisation des nations unies (Onu), la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) avaient dit clairement à Blaise Compaoré : "Vous ne pouvez pas modifier la Constitution, parce que c'est illégal", ce qui s'est passé il y a deux jours ne se serait pas passé. Un problème de transition ne se serait pas posé, Blaise Compaoré n'allait pas être candidat en 2015 et un autre candidat serait élu et l'alternance allait se faire sans heurt. Je pense que ces institutions qui vivent sur les maigres ressources des populations africaines doivent parfois prendre leurs responsabilités".