Pour rester au gouvernement et/ou demeurer responsable de l’Apr, il faudra sortir victorieux des Locales du 29 juin. C’est la règle édictée par le chef de l’État au sein de son parti en vue de sa future structuration.

Macky Sall persiste et signe. Les responsables de son parti, l’Alliance pour la République (Apr), qui seront défaits aux prochaines Locales devront en faire les frais. Ceux d’entre les perdants qui occupent des maroquins dans l’appareil d’État, notamment les ministres, devront quitter leurs postes respectifs et ceux qui détiennent des responsabilités au sein de la formation présidentielle descendre de leur piédestal.

Cette règle est partie pour ne souffrir aucune exception. Le chef de l’État avait d’ailleurs prévenu ses compagnons lors du lancement du Pôle de développement économique de la Casamance, au mois de mars dernier à Ziguinchor. Ce lundi 16 juin, sur Rfi, il a réitéré sa mise en garde en déclarant que le scrutin du 29 juin représente des "primaires" pour l’Apr. "Notre parti est un jeune parti qui n’a que cinq ans, qui n’a jamais été structuré. C’est le moment à travers ces élections locales d’avoir des vraies primaires partout", a-t-il annoncé.

Le président de la République était interpellé sur la floraison de listes (2 700) pour les Locales, annonciatrice de confusion et signe de divisions dans les états-majors politiques, notamment à l’Apr où dans certaines localités jusqu’à quatre membres du parti pouvaient être en concurrence.

Pas d’inquiétude pour la prochaine Présidentielle

"Pour une fois, les citoyens se sont appropriés ces élections locales. J’ai laissé faire au sein de mon parti et ça a été un choix, a justifié le Président. Dans tous les cas, ces quatre listes, ce sont de l’Apr et je n’ai rien à perdre dans cette localité. C’est sûr que quel que soit le maire, il viendra de mon parti. Ailleurs ça peut nous coûter de perdre une collectivité, mais cela n’est pas grave par rapport à ce qui me concerne, c’est-à-dire pour les futures élections présidentielles. Les élections locales, c’est une affaire locale et je ne m’en mêle pas. C’est une affaire des citoyens dans leur localité."

Donc les responsables de l’Apr ont la latitude de se positionner librement par rapport à la ligne officielle de leur parti pour les Locales. Aussi, chacun devra en tirer les conséquences au soir du scrutin. Les vainqueurs auront une légitimité qui leur permettra de réclamer des galons et dans le parti et dans l’appareil d’État tandis que les perdants risquent de se lancer dans une traversée du désert à l’issue incertaine.

Le Premier ministre, Aminata Touré, qui convoite la mairie de Grand-Yoff, est sans doute la première concernée. De nombreux ministres, tels Abdou Latif Coulibaly (Sokone), Aly Ngouille Ndiaye (Linguère), Benoît Sambou (Ziguinchor), Augustin Tine (Thiès), itou.

À quand la réduction du mandat ?

Mais les Locales du 29 juin ne seront pas pour Macky Sall seulement un point de repère en vue de la structuration de l’Apr. Elles constituent aussi pour lui l’ultime étape à franchir avant de se pencher sur la réduction de son mandat de sept à cinq ans. "Je ne sais pas combien de fois j’ai déclaré que je réduirais mon mandat à cinq ans, a lancé le président de la République, toujours sur Rfi. Maintenant à quand la réforme ? Je leur ai dit qu’il fallait attendre la fin des élections locales pour que je reprenne le dossier."

Voie parlementaire ou par référendum ? Le chef de l’État réserve sa réponse après qu’il aura "repris le dossier". "J’exprime une volonté et une conviction, a-t-il indiqué. Là ce n’est pas moi qui fais la loi. Il appartiendra au Parlement ou au référendum selon le schéma qui sera arrêté."

En tous cas au sein de l’Apr cette réforme ne plait pas à tout le monde. Moustapha Cissé Lô, député de Bennoo (camp présidentiel) ne cesse de déclarer urbi et orbi qu’il ne la voterait pas si elle était soumise à l’Assemblée nationale. Beaucoup de ses frères de parti émettent sur la même longueur d’ondes. Cependant, selon un autre député Apr cité par Rfi, Macky Sall respectera son engagement. Sous le couvert de l’anonymat, il jure : "Il (le chef de l’État) ne reculera pas, il nous faut simplement un peu de temps pour ne pas faire les choses à la légère !" Toutefois, concède-t-il, "plus il attend, moins il pourra se l’appliquer dès 2017".

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