Le District Sanitaire (DS) de Linguère, en partenariat avec Plan International (PI), l’Inspection Départementale de l’Education (IDE) et le Fond de l’Enfance (Child Found) a organisé jeudi 12 avril 2012 une table ronde de sensibilisation au Centre Socioculturel de Linguère. Au menu: élaboration de stratégies dans la lutte contre la bilharziose qui sévit dans le département, plus particulièrement à Warkhokh, Thiel et Barkédji, tous chefs-lieux de Communauté Rurale.
On ne peut plus opportun d’organiser une rencontre du genre à environs un trimestre de la saison pluvieuse. Tous les acteurs du Secteur de la Santé Publique se sont retrouvés en maîtres d’œuvre jeudi 12 avril 2012 à Linguère pour l’élaboration d’un plan de sensibilisation sur les maladies liées à l’eau et mettre en place des stratégies curatives contre le mal aqueux qu’est la bilharziose. La propagation de cette maladie n’a cessé d’inquiéter les hommes de la “blouse blanche“ et faire trembler les âmes qui sont dans les zones à plus haut risque que sont Warkhokh et Thièl avec respectivement 75% et 50% de taux de prévalence sur celui du Département qui n’est que de 24%. Pour rappel, les populations de ces localités du Djolof très arrosées durant l’hivernage sont exposées en raison des nombreux points d’eau constamment en décrue, avec des gîtes larvaires très développées et renouvelées par la luxuriance des lieux. Très conscient des dangers publics du phénomène, le vaillant Médecin-Chef, Tidiane Thiam et ses collaborateurs de métier, le PI, le FE et l’IDE ont, après huit tours d’horloge, diagnostiqué le mal et proposé des stratégies et moyens pour faire face au fléau qui hante le sommeil des populations de Linguère. La tranche d’âge ciblée est de 5 à 14 ans qui sont en général les baigneurs et autres pataugeurs. Selon le superviseur du FE, Sergine Babacar Ndiaye, «dans une semaine, la campagne va démarrer.» avant d’ajouter que «dans les 72 heures, ils peuvent démarrer la campagne mais il y a une activité d’abord de sensibilisation, d’information et de communication qu’il faut développer au niveau de la zone pour appeler les acteurs, les leaders locaux à adhérer à cette activité pour qu’elle puisse avoir un succès éclatant».
Quant à l’Inspecteur de l’Education, Alla Thiaw, il a invité les parents d’élèves à être plus coopérants avec les enseignants, c'est-à-dire «il faut qu’ils acceptent que leurs enfants prennent des médicaments à l’école. Je les comprends, si on demandait à un médecin de tenir une classe, les parents auraient refusé, de la même manière, les parents digèrent mal que leurs enfants soient administrés par des éducateurs. Il faut qu’ils soient tranquilles. C’est dans le souci tout simplement de protéger leurs progénitures», dit-il
Quant au Médecin-Chef du District Sanitaire de Linguère, Tidiane Thiam, il faut venir en aide le plus vite possible aux populations touchées. «C’est une urgence de venir en aide à ces gens qui sont dans le besoin. Le taux global de prévalence est trop élevé. Il faut que nous travaillions en synergie pour avoir des résultats escomptés», lance-t-il.
Il est grand temps que toutes les populations mettent la main à la pate afin de se prémunir de la bilharziose à défaut de l’éradiquer du Département.
Massamba Ndiaye