Qu’on le justifie par un besoin de se doter d’une diplomatie rayonnante, portée au pinacle, ou d’afficher une attitude aguicheuse face au pays occidentaux, le Sénégal n’a eu de cesse, depuis les attentats de Paris, de s’illustrer avec une « hargne particulière » dans la lutte contre le terrorisme.

Des discours va-t-en guerres aux allures de déclarations de guerre contre les djihadistes sont prononcés à hua et à dia par le chef de l’Etat. Dans ce même ordre d’idée, des mesures « anti-terroristes » comme l’interdiction du voile intégrale, le renforcement des contrôles aux frontières, entre autres, sont annoncées en grande pompe.

Certes, il va sans dire que la lutte contre le terrorisme est une impérieuse nécessité. Il ne se passe pas une semaine, sans qu’un acte terroriste ne soit perpétré quelque part dans le monde. Ces actes frappent de manière aveugle des innocents qui ont eu le malheur de se trouver au mauvais endroit, au mauvais moment.

Il est alors de l’intérêt de toutes les nations de lutter contre ce fléau. Cela est d’autant plus vrai que la question du terrorisme figure à l’ordre du jour des Nations Unies depuis plusieurs décennies. Mieux encore, les attentats de Tunis et de Sanaa ont confirmé que les pays musulmans ne sont pas sont pas du tout à l’abri des actions djihadistes.

En conséquence, le Sénégal a bel et bien raison d’être sur le qui-vive face à la menace terroriste. Mais pour autant, a-t-on besoin de le faire avec autant de tintamarre ? En effet, quand on combat un ennemi quasi-invisible comme dirait l’ancien Premier français, Dominique de Villepin, il faut privilégier les stratégies secrètes au détriment du « bruit sécuritaire ». Ce dernier est non seulement contreproductif et ne fera que placer notre pays dans le collimateur des terroristes.

D’ailleurs, certaines sources renseignent déjà que la France et les Etats Unis ont alerté le Sénégal d’une éventuelle menace terroriste qui pèserait sur le pays. Ils l’invitent ainsi à renforcer ses frontières et à être vigilant par rapport à la montée en puissance du terrorisme.

Mais tout compte fait, le Sénégal peut-il réussir là où la France, avec ses services de sécurité rompus à la tâche n’a vu que du feu, face à la détermination aveugle et sanguinaire de la menace terroriste ? Assurément, il n’est nul besoin de disserter pour répondre à cette question.

Par ailleurs, au-delà de sa stratégie de sécurité intérieure, notre pays devrait tirer les leçons de l’attentat de Paris qui est sans nul doute, la résultante de l’engagement de la France dans le dossier syrien entre autres. Le Sénégal gagnerait alors à revoir sa copie du point de vue de son engagement dans certains théâtres d’opérations tel que le conflit au Yemen.

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