Aussi loin qu’on remonte le temps de la trajectoire historique du Continent africain, on peut toujours trouver des instruments multiformes et multidimensionnels pour transformer l’Afrique. C’est une simple question de volonté politique à concevoir et à mettre en œuvre à l’intérieur des différents espaces géopolitiques africains. Il est inutile à cet effet de revenir sur la possibilité d’un développement humain quelconque en dehors de sa propriété uniquement et exclusivement dynamique.Il se trouve paradoxalement que le Continent Africain, quoique regorgeant de potentialités les plus diverses pour pouvoir dépasser depuis fort longtemps les grands ensembles qu’on lui oppose, traîne toujours les pieds. L’Afrique est notamment sous la tutelle de grandes nations développées sur tous les plans. Cela, peut-il continuer? Non, vraisemblablement. Quelles stratégies alors pour installer l’Afrique sur les rampes du développement intégral dans un monde qui a fini prouver que la seule voie qui vaille demeure dans la nécessité des replis identitaires et géographiques propres aux convergences dans le moyen voire le court terme?
À cet égard, il y a lieu d’examiner la question du passé africain bien théorisé et de ses atouts au-devant de la scène internationale. D’abord, dans une perspective panafricaniste, il faut reconnaître que la première élite intellectuelle africaine coloniale et indépendante avait déjà donné les signaux forts de la nécessité de retrouvailles intra-africaines. Ainsi, entre autres panafricanistes, Kwame NKRUMAH, Patrice LUMUMBA, Gamal Abdel Nasser, Nelson MANDELA, Cheikh Anta DIOP et bien d’autres plus anciens, n’ont-ils suffisamment indiqué depuis longtemps, la nécessité de l’unité pour un meilleur positionnement à temps de l’Afrique face aux différentes querelles du monde? Certes, leur conception de l’unité n’aurait a rencontré la problématique encore actuelle de l’Afrique des indigences infrastructurelles, mais la vision vite saisie de leurs contemporains permettrait un abrégé du temps historique. Aujourd’hui, avec la mondialisation qui s’impose à tous permet à coup sûr d’en apprivoiser les effets négatifs ou contraignants pour en tirer le maximum de profits.
Ces profits pourraient être entre autres la poursuite des larges décloisonnements géographiques propices à la création d’espaces économiques viables et interconnectés. Ainsi, dans un moyen voire court terme, l’Afrique pourrait se doter de monnaie commune, ce que beaucoup d’ensembles géopolitiques d’Amérique et d’Europe instrumentalisent jusqu’ici contre elle à leurs profits. En termes clairs, le Franc CFA ou un tout autre instrument monétaire adopté ne devra plus être sous tutelle. C’est une simple question de volonté politique à propos de laquelle il s’agira d’engager fermement une jeunesse épanouie et bien formée dans l’atteinte de l’autonomie qui fonde la fierté humaine de soi en tant que peuple et culture spécifique.
Par El Hadji Saniébé NDIAYE, Président d’Honneur de la Fédération Ligue Démocratique (LD) de Linguère