La reprise annoncée en grande pompe des activités du Mouvement « Navétane » à Louga ne saurait passer sans susciter grogne et consternation des lougatois au sens moral connu. Alors que les populations du N’Diambour n’ont pas fini de ruminer l’amère arrière-goût de la mort du jeune collégien de douze ans au cours d’affrontements entre supporteurs et forces de l’ordre le 24 Octobre dernier, les dirigeants de l’Organisme en charge du mouvement se sont décidés à reprendre leurs activités.
Une décision communement condamnée par l’opinion publique lougatoise qui s’interroge sur la pertinence d’une telle décicsion. Car, au-delà du fait que cet élève a perdu la vie en pleine année scolaire où se prolongent les activités de vacances, l’on ne comprend pas par ailleurs, le fait qu’aucune enquête n’a été diligentée par les pouvoirs public et judiciaires pour situer les responsabiltés dans ces événements qui ont non seulement fait un mort, mais aussi occasionné des blessées et des dégâts matériels sérieux.
Comment dès lors penser à poursuivre des activités dans ce contexte, s’interronge t’on. Ensuite, et c’est là le plus poignant, c’est comme quelque part, on semble oublier que dans ces incidents, la famille du jeune Ly qui a péri à ces incidents reste encore sous le choc de la mort d’un jeune sur qui reposait les espoirs d’une famille aujourd’hui meurtrie et qui peine à panser cette blessure et cette peines ineffables. C’est à la limite comme si à l’O.D.CAV et chez nos autorités, on semble fouler aux pieds les principes élémentaires de la morale pour cracher sur la vie d’une jeune perdu dans des manifestations organisées par une structure qui se soucie peu, ou pas du tout même de cette famille atteinte dans sa chaire par une douleur indélébile.
Reprendre le championnat « navétane » dans un contexte où aucune enquête n’est ouverte pour situer les responsabilités et le cas échéant, sanctionner les responsables, dans une contexte de deuil familial où la perte d’un être cher ronge jusqu’aux encore les cœurs meurtris, c’est à la limite du mépris, une insulte à la mémoire du jeune disparu.
Et en tout état de cause, l’opinion lougatoise, les pouvoirs publics et les acteurs de tous bords sont interpellés sur cette situation aux ralents de mépris qui n’aurait d’effet que ternir les images d’un mouvement dont la vocation semble aujourd’hui dévoyée, au grand dam des ces milliers de jeunes qui y croient encore.
LOUGA WEB MEDIAS