Un fait pour le moins inédit défraie la chronique dans la ville de Louga. Un ancien émigré, reconverti dans le commerce a subi une série de cambriolages dont l’auteur n’est autre que son logeur (Un ancien émigré aussi) qui lui a loué le magasin qu’il exploite. Une affaire digne d’un film au terme duquel, la victime a perdu l’équivalent de cinq Millions de francs.
Les faits : Les faits qui ont valu au sieur M.D ses déboires remontent à un peu plus de trois ans. Ce dernier, établi jusqu’alors en Europe décide de rentrer au bercail pour investir sur place, du fait de son âge avancé (Soixante ans). Pour ce faire, il conclut avec le nommé M.ND,( ancien émigré lui aussi), qui lui cède en location un magasin situé dans sa propre maison. Sans perdre de temps, le nouvel opérateur investit dans le « Transfert d’argent », la vente de Téléphones portables et autres accessoires de téléphonie mobiles et informatique.
Il confie alors la gérance à deux jeunes qui, au bout d’un an, ont présenté un bilan négatif, c’est-à-dire une perte malgré le flux financier qu’enregistrait la boutique. Très remonté contre eux, M.ND furieux les vire et recrute son propre fils et son neveu pour relancer ses affaires. Deux années passent, les affaires marchent mais au moment de l’inventaire, c’est une nouvelle perte qui est constatée. Hors de lui, l’ex émigré qui a fini de se faire des ennemis dans le quartier (Keur Serigne Louga) pour avoir accusé tout ce beau monde de voleurs se décide de prendre les choses en main et de gérer lui-même ses affaires. Une année de gérance solitaire et au bout du compte, une perte malgré la bonne marche de son commerce est à nouveau constatée.
La découverte du voleur masqué. Durant le mois de Ramadan passé, l’émigré qui avait perdu tout espoirs et s’interrogeant sans réponse sur le mobile de cette chute inexpliquée de ses affaires s’ouvre à un voisin. Ce dernier lui révèlera entendre souvent ses portes s’ouvrir nuitamment à clé, mais pensait qu’il s’agissait de ses propres soins. Alors, M.ND se décide de traquer un éventuel cambrioleur. Il installe une caméra de surveillance mais n’a pu capturer l’image de personne et pourtant, son argent et son matériel continuaient de disparaitre.
Il se décide enfin de tendre un guet-apens consistant cette fois à se faire enfermer dans le magasin par ses enfants à l’heure de la descente. Deux jours durant, il passe la nuit sous le comptoir, en vain. Mais la troisième tentative sera la bonne. On était la veille de la Tabaski lorsque l’émigré entend un tour de clefs dans sa serrure. Il envoie des BIP aux membres de sa famille qu’il avait avisés et demandé de rappliquer à tout signalement. Quelques secondes après, il aperçoit la silhouette d’un homme qui se dirige vers le coffre-fort, prend l’argent qui s’y trouvait qu’il plonge dans ses poches. Très serein, comme s’il assistait à un spectacle, il le regardera prendre des téléphones portables, des cartes de crédits téléphoniques.
C’est au moment où le voleur croyait réussi son coup que le commerçant sort de sa cachette, s’interpose devant lui et a failli tomber des nues lorsqu’il a dévisagé son cambrioleur : Il s’agissait bien de son « ami » M.D qui lui a donné en location les lieux. Le temps de s’expliquer, les membres alertés de sa famille rappliquent sur les lieux et constatent, surpris, que leur bourreau n’était autre que celui qu’ils ne soupçonnaient moins. Poches remplies de frics, de téléphones et de cartes de crédit, il se confond en excuse avouant n’avoir volé en tout qu’une valeur de cinq cent mille francs alors que les pertes subies sont estimées à plus de cinq millions par la victime.
De par la proximité des familles respectives, il sera conduit nuitamment devant son épouse et ses parents, les objets et l’argent volé. Un réveil brutal et une consternation totale dans la famille dont la victime a donné un ultimatum de trois jours, pour le rembourser, faute de quoi, il saisirait directement la justice. Une affaire à suivre.