L’hivernage, s’est-il définitivement installé dans la zone climatique sahélienne environnant Linguère et sa périphérie à partir de la nuit du jeudi 14 au vendredi 15 juillet 2016? Telle est une question largement partagée au Djolof au regard des précipitations pluvieuses similaires enregistrées en 2015 dans la nuit du samedi 1er au dimanche 02 août.
En effet, la pluie attendue plus tard que ca est tombée. On penserait à une relative installation prématurée de la saison pluvieuse. Tant mieux alors pour tous quand on sait que la majorité de la population active s’adonne aux productions agropastorales. Et pour eux, cette pluie serait une véritable lueur d’espoir quand on sait que le tapis herbacé de la longue saison sèche a été dégarni depuis très longtemps. Par quel cheptel? Par, d’une part, le surpâturage du fait de la croissance toujours souhaitable du cheptel local.
En effet, au regard de la forte demande sans cesse du marché national en produits animaliers résultant notamment de la croissance démographique et des réalités socioculturelles propres aux sénégalais, les conditions de production, encore rudimentaires et archaïques, n’ont jamais suivi. La production de plantes fourragères est le véritable parent pauvre de l’activité agropastorale dans cette importante partie du Ferlo qui, pourtant, aurait pu en faire son véritable cheval de bataille dès l’indépendance du Sénégal. D’autre part, le surpâturage est le fait du partage de l’espace pastorale sahélienne avec les nombreuses espèces caméliennes en provenance notamment de la Mauritanie amie et voisine.
En effet, depuis quelques années, le Département de Linguère est devenu le véritable lieu de convergence des bestiaux caméliens. Lesquels sont redoutablement voraces en pâtures. Outre le tapis herbacé, les chameaux paissent au pâturage aérien, empêchant arbres et arbustes de croître dans un environnement déjà naturellement éprouvé par la rareté des couches aqueuses du sol quasi-désertique. Les séjours saisonniers des nombreux troupeaux de chameaux, quoiqu’autorisés dans un cadre inter-états, provoquent indubitablement des dérèglements accélérés de l’écosystème dans l’espace géographique sénégalais.
Sous ce rapport, la rationalisation de l’espace géographique des pays s’impose. L’élevage extensif doit non seulement être formellement interdit pour ses conséquences catastrophiques, mais aussi il doit être systématiquement criminalisé. Au Sénégal, les Conseillers Territoriaux du tout prochain Haut Conseil des Collectivités Territoriales (HCCT) devront prochainement aider à légiférer harmonieusement sur ces questions environnementales. Aussi, la méthode scientifique de production de plantes à très grande échelle à moindre coût inventée par l’agronome français Philippe Ouaki DI GIORNO peut être la voie salvatrice à la fois pour la production et pour la régénération de l’environnement à l’échelle continentale.
Amidou Sidibé COUNDOUL, pour LOUGAWEBMEDIAS.COM

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