Ainsiplus de trois cents (300) délégués venus des quarante cinq Départements du Sénégal ont pris part aux travaux ayant débuté jeudi 29 octobre 2015. L’Assemblée a eu pour cadre à Louga le Palais de feu Djily MBAYE. Un lieu très symbolique eu égard à l’attachement profond que celui-ci avait pour un Islam sénégalais consolidé de la paix, de la concorde, et qui se veut un puissant levier de développement économique et social réel du “Pays de la Téranga“. La haute instance religieuse a été inaugurée par un récital du Coran. Auparavant, Serigne Ndiaga MBAYE, Coordonnateur Régional hôte de Louga a souhaité la bienvenue aux différentes délégations. L’on a noté la présence du gouverneur Ange FAYE, du Ministre et Maire Moustapha DIOP de Louga, conduisant une forte délégation constituée de hauts dignitaires religieux et de collaborateurs proches des instances de l’État.
Dans son intervention à la cérémonie inaugurale, le Président National de l’instance Cheikh Tally FALL a axé son intervention sur l’ossature de la FNAEC et les droits et devoirs de l’adhérent à la fédération entre autres considérations. Mais ceux-ci s’assignent pour l’essentiel comme finalité la mise à disposition de son pays d’un citoyen imbu de la culture coranique et capable de servir efficacement son pays. C’est ce que le Ministre Moustapha DIOP a très positivement apprécié en transmettant au congrès les encouragements du Président Macky SALL qui avoue respect et considération aux “daaras“ du Sénégal.
Le congrès a reçu de l’édile de Louga une enveloppe de 10.000.000 FCFA. La journée a été exclusivement consacrée aux thématiques d’ateliers. Celles-ci ont été des moments forts d’expression libre pour les congressistes de passer en revue les différents problèmes de l’enseignement coranique au Sénégal. D’ailleurs Ousmane NDIAYE Secrétaire Général Adjoint de la FNAEC est largement revenu cematin en conférence de presse sur la nature des travaux d’ateliers et sur la résolution finale du Congrès de la fédération religieuse.
Ainsi, dans son adresse à la presse, Mr NDIAYE a développé plusieurs points. D’abord à propos de ce qu’il a appelé les «orientations stratégiques à l’horizon 2010», il a mis l’accent sur une meilleure structuration de l’institution coranique et la nécessité de marge de manœuvre pour les“ndayu-daara“, appellation Wolof désignant les femmes à la disposition des écoles coraniques. Dans le même sillage, il a souligné la nécessité d’assurer une couverture médicale et sanitaire au bénéfice des “Serignes-daara“ qui désigne maîtres coraniques. Une mutualisation médicale serait précieuse selon lui.
En second lieu, le Secrétaire Général Adjoint de la FNAEC a mis l’accent sur la nécessité d’harmoniser les programmes et sur la prise en compte des approches novatrices fondées sur la psychopédagogie et la psychosociologie modernes, à l’image de ce qui a tendance à se pratiquer au niveau du secteur formel de l’éducation en langue officielle. Au plan structurel, a-t-il en outre souligné, l’adoption d’approches curriculaires à largement partager dans les conceptions éducatives est vivement à mettre en œuvre dans le système éducatif sénégalais version coranique. Au plan institutionnel, le congrès devra travailler à faire prévaloir la tutelle administrative autonome interne sous la tutelle de l’État.
Enfin en questions diverses, deux points ont été abordées au face-à-face de Mr NDIAYE avec la presse. D’abord sur la question des Imams en détention, le Secrétaire Général Adjoint de la FNAEC, on ne peut plus clair, a décliné le soin de répondre. Il justifie cette attitude par la nécessité de non immixtion juridiquement fondée de la FNAEC sur les questions judiciaires. Il a souligné la caravane dite de «la formation des maîtres coraniques» organisée il y a deux ans de cela organisée à l’actif de la FNAEC.
Aussi, a-t-il rapporté le Président Fédéral, la FNAEC avait envoyé l’an dernier 15 stagiaires aux centres de formations des oulémas de la Mauritanie; cette année, la fédération compte y envoyer 15 autres sans compter l’octroi de 15 bourses études sur des questions coraniques dans les universités du voisin nord du Sénégal.
LOUGA WEB MÉDIAS