L’équipe nationale du Sénégal a des potentialités mais manque d’un leader charismatique. A côté de la défense qui tergiverse, Alain Girasse doit s’atteler à trouver un poumon de l’équipe.
Un leader, c’est une personne qui a une influence palpable sur le groupe. C’est aussi quelqu’un qui indique le chemin aux autres. Bref, c’est le chef de file. Ce type de personnage, il en manque à l’équipe actuelle du Sénégal. Alain Giresse peut se taguer d’avoir l’une des équipes la plus riche dans le secteur offensif. Cependant dans le jeu, c’est sans surprise, parce qu’il ressort toujours une panne de meneur de jeu. Il y a plus d’individualités que de collectif. Avec une pléiade de joueurs talentueux, il faut forcément un meneur pour décanter la situation, à tout moment. Le coach français doit forger son leader dans un groupe où personne ne veut prendre ses responsabilités. Le capitanat est aujourd’hui la seule source de motivation. Ce brassard a tendance à désigner le leader dans le contexte actuel des choses. Papiss Cissé a passé le flambeau à Mohamed Diamé qui est désormais appelé à se surpasser.
En 2002, cette question de leader ne s’était jamais posée, parce que tout le monde se donnait à fond. A l’image d’Aliou Cissé, pourtant techniquement limité, mais qui a su inculquer la rage de vaincre à tous ses coéquipiers. Il était l’aboyeur, un vrai gardien de feu. Des seigneurs de cette dimension, ça donne envie. A ses côtés, El Hadj Diouf. Le Sénégal sans «Dioufy» était une équipe sans âme. Le phénomène de Doncaster aura été le joueur-phare du Sénégal jusqu’à son extinction en 2008. Dans les statistiques, on retiendra qu’en coupe du monde 2002, il a été le joueur ayant subi le plus de fautes, avec 18 charges irrégulières. Véritable bête de surface. …
Pour épauler Diouf, Henri Camara sortait toujours de ses carcans pour décanter la situation. Utilisé en tant que joker, l’ancien joueur du Jaraaf était toujours l’homme de la situation.