La route Linguère-Matam, une vieille doléance des populations du Djoloff, du Ferlo et du Fouta sera bientôt au service de l’économie nationale. Selon la tutelle, le Ministère des Infrastructures et des Transports, sa réception est prévue pour mai 2013. Cet axe routier stratégique, long de 226 km et tant rêvé par les populations citées fera l’affaire des acteurs du secteur de l’informel, des habitants et surtout des chauffeurs qui pourront abréger les longs détours saint-Louisiens et Tambacoundois, des nids de poule et des lourdes factures d’essence. Cette route va être une bouffée d’oxygène pour l’économie nationale en général.
La réalisation de cette route permettra aux populations de la Région Administrative de Matam de raccourcir leur trajet sur Dakar de 200 km. En effet, selon les estimations des techniciens, les voyageurs quittant Dakar pour Matam en passant par Saint-Louis parcourent 700 km contre seulement 500 km via Linguère. Il s’y ajoute que la facture pétrolière (carburant) en passant par Linguère est moins onéreuse, révèle un chauffeur Mbaye Gueye: « Je consommais 35.000F à 40.000f pour se rendre à Dakar en passant Saint-Louis. Aujourd’hui avec 25.000F seulement je peux faire Matam-Linguère-Dakar; donc je parviens à économiser 15.000F à 20.000F rien que pour l’aller. Les pertes de temps à cause des hommes de tenue sont minimes. Mieux encore, la route Matam-Linguère est meilleure que celle de Saint-Louis car ne présentant aucun nid de poule », soutient monsieur Gueye avant de déplorer la déviation et la poussière.
Pour une commerçante sur place, qui parle sous le couvert de l’anonymat: « Les profits de la route sont énormes. Notre chiffre d’affaires a augmenté d’une manière incroyable. Maintenant nous écoulons nos marchandises sans problème, contrairement à jadis. Tout notre souhait est que la route soit achevée dans les plus brefs délais » se réjouit-elle.
Quant au pompiste, Leyti Faye, la route a fait augmenter la clientèle. Tous les chauffeurs, en partance de Matam pour Dakar font un crochet à la station d’essence pour se ravitailler; cependant ils déplorent tout le manque criard de restaurants à Linguère. Une situation qui les oblige parfois à prolonger jusqu’à Dahra ou Touba pour satisfaire leur besoin.
Rappelons que le financement global est estimé à 34 milliards de FCFA dont 8 milliards pour les trois ponts, 12 milliards pour le tronçon Patouki-Ourossogui et 14 milliards pour Patouki-Boulal.
Masse Ndiaye, Correspondant permanent