L’absence de bars dans les villages enclavés amène beaucoup de jeunes du Djoloff à consommer du parfum pour se saouler. A défaut de trouver des bars et autres débits de boissons alcoolisées, beaucoup de jeunes qui habitent dans des localités éloignées de Dahra et Linguère utilisent le parfum bon marché.
Dans les loumas (marchés hebdomadaires), ces adeptes de Bacchus pour la plupart des jeunes bergers flambent leurs pécules après avoir vendu quelques moutons ou chèvres et découvrent l’interdit. Dans cette recherche effrénée de vices, ils se procurent de l’eau de Cologne non pas pour se couvrir d’une bonne odeur mais plutôt pour se soûler. Cette pratique, du reste très nocive pour la santé, est connue sous le nom de « boul falé » littéralement (ne crains rien). Qui plus est à l’origine de plusieurs bagarres à l’arme blanche souvent mortelles. La commune de Barkedji distante de 30 km à l’Est de Linguère demeure la zone la plus touchée par ce fléau. Reportage.
Le « boul falé » à l’origine de plusieurs bagarres souvent mortelles
Selon nos informations, l’année dernière, à Téssékré, un village distant de 90 km au nord de la ville de Dahra, un berger qui avait consommé une bouteille de trop de ce produit a perdu la vie au cours d’une bagarre qui l’avait opposé à un boutiquier. A Mboula, une violente bagarre qui avait éclaté entre deux bergers a occasionné des dégâts collatéraux énormes. L’un s’est retrouvé avec carotide coupée et l’autre les deux bras sectionnés. Après constat, l’enquête avait révélé qu’ils étaient tous les deux sous l’emprise du « boul falé ». Des bergers et des jeunes villageois tentés par l’ivresse sont les principales victimes de ce fléau rampant qui fait beaucoup de ravages.
Les autorités administratives en guerre contre ce produit dangereux
Au regard des dégâts causés par ce phénomène, l’autorité administrative de la localité, le sous-préfet Mamadou Bassirou Ndao a initié un certain nombre de mesures allant dans le sens de faire régresser ce fléau. A l’occasion de la levée des couleurs de chaque début de mois, les élèves sont utilisés comme des relais pour sensibiliser leurs frères. Il s’appuie également sur les associations de femmes et de jeunes pour rappeler à l’ordre ces adeptes du « boul falé ».
Le sous-préfet, dès sa prise de fonction a appelé en renfort les éléments de l’escadron de surveillance et d’Intervention (ESI) de Linguère pour mener des patrouilles régulières à Barkedji et environs pour installer la peur dans le camp des jeunes qui s’adonnent à ce produit nocif. Ces actions menées par les autorités locales ont fait que le fléau a plus ou moins régressé, indique le sous-préfet Ndao, rapporte Seneweb.