L’ancien ministre d’Etat Karim Wade a saisi lundi la Cour suprême par une note de recours pour attaquer la décision de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) lui refusant la liberté provisoire, a confié Me Seydou Diagne, un de ses avocats.

La Cour de répression de l’enrichissement illicite a rejeté lundi peu après 10 heures la demande de mise en liberté provisoire introduite par Karim Wade et Mamadou Pouye, a constaté l’APS. Très attendue, cette décision de la CREI a déçu les partisans de l’ancien ministre de l’Etat dont certains ont préféré quitter la salle d’audience. La Cour interroge les témoins dont Cheikh Tidiane Ndiaye d’AN média. Le juge a estimé que ‘’donner une liberté provisoire à Karim Wade serait prendre un grand risque parce que le prévenu (pourrait) se déplacer avec plusieurs soutiens qui peuvent être une entrave au déroulement du procès’’. La décision de refuser la liberté provisoire est aussi motivée par le refus des prévenus de répondre aux questions des juges lors de l’audition dans le fond, une attitude qui ne contribue pas à la manifestation de la vérité, selon le président de la CREI. ‘’La CREI a refusé la demande de liberté provisoire à 10h 10 mn. A 10h 30 mn, Karim Wade, en concertation avec ses conseils, a saisi la Cour suprême pour faire annuler cette décision inexplicable de la CREI’’, a notamment révélé Seydou Diagne à des journalistes. ‘’Karim Wade a décidé, en donnant le pouvoir à ses avocats, de saisir immédiatement la Cour suprême en introduisant un recours qui vise à annuler ce refus de liberté de liberté provisoire’’, a poursuivi Me Diagne. Son collègue de la défense Ma Clédor Ciré Ly n’en revient toujours pas quant aux raisons évoquées par la cour pour refuser une liberté provisoire à son client. ‘’La motivation de la CREI est purement politique », a t-il dénoncé.  »Elle a évoqué l’importance de l’assistance à l’audience si elle laisse Karim Wade libre. La cour a constaté que depuis le début il y a une foule immense qui vient pour réclamer la libération de leur leader’’, a expliqué Me Ly. Il a aussi estimé que la deuxième raison qui a motivé la décision de refuser la liberté provisoire à Karim Wade est liée au silence adopté par ce dernier au cours des auditions dans le fond. ‘’Mais c’est incompréhensible. La cour elle-même se contredit parce que la loi attribue à un prévenu le droit d’adopter le silence. Comment on peut refuser à un prévenu d’exercer ce que la loi lui confère ?’’, s’est interrogé Clédor Ciré Ly. L’ancien ministre Karim Wade est en détention préventive depuis 20 mois, en même temps que cinq de ses proches dont Mamadou Pouye. Poursuivis pour enrichissement illicite présumé, ils risquent jusqu’à 10 ans de prison. Ouvert le 31 juillet dernier, le procès de M. Wade et de ses coaccusés avait été suspendu depuis le 11 novembre, à la suite du remplacement d’Alioune Ndao par Cheikh Tidiane Mara au poste de procureur spécial de la CREI.

Setal

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