Prends ta plume. Laisse-la courir. Griffonne ce qui te plaît. Écris ce qui te passe par la tête. Ne te retiens pas. Je sais que tu as peur, fais comme si c’est le président Wade qui est toujours au pouvoir. Mais aujourd’hui tu n’as pas le droit. Se taire, c’est plier. C’est ce que veulent les ennemis du pays. Mais donc ou la société civile, Y’en a marre et autres. La liberté est orpheline. Elle a perdu ses meilleurs enfants.
Il paraît que le président à sanctionné KARIM. Bruno Metsu s’est trompé : le Sénégal n’est plus une fête. Les hommes ont la mine rassise. Le procès était coûteux pour le pays, des millions ont été dépensés, le gouvernement a oublié l’essentiel. Les grands journalistes complotent avec le pouvoir pour leurrer la population, les patrons de presse se rangent du coté de Macky. Le fascisme revient. Son drapeau noir flotte. Il phagocyte tout le pays.

Les libéraux sont menacés et ils ont maintenant peur des aperistes. Il parait que Wade est impuissant et il est devenu triste. Les signes ne trompent pas. As-tu vu la CREI qui coupe de sang-froid les ténors de PDS? À Pikine tous les pneus usés ont été ramassés. Les colombes se sont tues. Le ciel de mon pays est gris. Il parait que le président est un peu revanchard. Le président wade soutient toujours que c’est lui qui a fabriqué le président Macky en toutes pièces et il peut même organiser une rébellion avec toutes ses relations dans la sous-région. Les Lumières du PDS sont éteintes. La transhumance des politiciens alimentaires se porte bien. Tu dois te battre. On a besoin de toi. Ta plume est un phare. Éclaires les esprits. Mets-toi au travail. Défends tes idées. Dis ce que tu as sur le cœur. L’écriture soulage. C’est une catharsis. Tu as besoin de ça pour avancer. Tes lecteurs aussi ne les abandonnes pas. Tu les as habitués à la dérision. Ils aiment quand tu les titilles. Ils aiment ta franchise. Tes envolées brisent la monotonie de leur vie. Si tu n’es pas inspiré, je peux te refiler quelques vannes. J’en ai une sur le procès de Karim. N’aie pas peur.

Je ne te demande pas de critiquer le pouvoir ou le président Macky. Je ne veux pas t’envoyer au casse-pipe. Parles-nous de tout. Parles-nous de ce que tu veux et de ce que tu ne veux pas. Il n’y a pas de tabou avec nous. Nous aimons les sujets qui fâchent. Les gens ont besoin de savoir les dessous du procès de Karim, ce qui se dit dans les coulisses du palais présidentiel. Ils aiment savoir l’ironie et l’absurdité de nos chers politiciens. Ils aiment entendre leurs excès. On parle de deal entre Wade et Macky. S’il te plaît, ne nous déçois pas. Regarde autour de toi. Il y a partout des censeurs. Il y a partout des moralisateurs. Il y a partout des politiciens hypocrites. Il y a partout des marabouts alimentaires qui ne s’occupent que de leurs tubes digestifs. Tout le monde suffoque. Ils nous empêchent de respirer. La maison brûle. Ta plume est une soupape. Vas-y, déverse ton encre. Chasse le mensonge. Montres-nous le visage de la bêtise. Ne baisse pas les bras. Dénoncer, c’est ton métier. Tu es né pour parler. Tu parles pour vivre. On doit être debout. Être à genoux, c’est un peu mourir. Il parait que nos grands journalistes ont peur du président ou bien c’est à cause de leurs dossiers toujours bien rangés dans les tiroirs des juges.

Se taire, c’est trahir ceux qui sont morts pour la liberté.

Malick Ndiogou Diaw

L’analphabéte du Djoloff

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