C’est à croire qu’il a un trop plein de liquides dans ses glandes lacrymales. Pour un oui ou un non il verse des larmes dont la fréquence laisse penser à un cas qui serait aux confins de la pathologie.
Il est vrai qu'il n'est pas rare de voir dans les prétoires des avocats à cours d'arguments verser des larmes pour susciter la compassion en faveur de la situation désespérée de leurs clients presque indéfendables par les moyens des articles et autres éléments de jurisprudence car au nom de leur intransigeance par rapport aux principes d’éthique et de déontologie, il leur est impossible de tenir des propos fallacieux ou spécieux à la cour. Mais l'ancien ministre de l’intérieur n'est pas dans cet environnement pesant et pathétique des audiences de jugement où il défend un client risquant la peine capitale. Diable, pourquoi sollicite t ’il si facilement ses armes lacrymales ?
En Afrique, nos sociétés sont en majorité d’obédience et de tendance patriarcale où l'homme est assimilé au sexe fort et par ce statut, il est exigé de lui qu'il intériorise ses émotions pour ne pas donner l'impression de quelqu'un de pas suffisamment robuste pour défendre les femmes qui pour des considérations de disparités de genre socialement et culturellement construites sont supposées les plus faibles et donc les plus sensibles à des chocs de quelque nature qu'ils soient.Sous ce rapport , les hommes qui pleurent sont si indexés et stigmatisés qu’ils risquent, pour ne rien exagérer , une ex communion du cercle des hommes où les valeurs sont structurées au tour des concepts de bravoure, intrépidité et stoicité à l’égard de toutes les souffrances, morales comme simplement physiques. Ces valeurs sont si cardinalisées qu’un garçon montrant des signes de faiblesse dans une opération aussi éprouvante que la circoncision jette au-delà de sa personne l’anathème et pour tout la honte intégrale sur toute sa famille.
D'un point de vue plus formel , Monsieur le Ministre Mbaye ndiaye fut dans un passé récent le premier flic de son pays garant de la sécurité et de la sûreté à l’intérieur de nos frontières contre tous les dangers menaçant la paix intérieure ou physique de ses concitoyens.Quand on a ce statut, il faut être zen et de roc sur le plan émotif car l'assurance au plan psychologique est communicative par essence et le pouvoir est un attribut dont le champ de déploiement est exclusivement relationnel, ce qui suppose de montrer une certaine hauteur et de dégager une certaine force de caractère qui n'est pas nécessairement ou fondamentalement écrasante vis à vis de l'autre se trouvant à une échelle plus basse. Ne serait ce que pour le rassurer de la bonne incarnation de ce pouvoir qui dans une république procède des choix exclusifs des citoyens qui le confient à d'autres citoyens comme eux pour gérer et manager les affaires de la cité dans une échéance temporelle bien déterminée. Le yonnu yokkuté comporte dans sa stratégie d’effectivité une composante de restauration et de crédibilisation de nos institutions. Pour ce faire, des hommes et des femmes sont désignés sur la base de nobles critères de les animer et de les "performer". Mais comme disait Senghor l'émotion est negre , la raison hellène, et le fait que mbaye ndiaye soit serere comme lui nous pousse à dire que ceci peut être explique cela!!
