Les éleveurs du Sénégal ont besoin d’une prise en charge de 50%, en aliment de bétail, a déclaré, jeudi, le président du Conseil national des maisons des éleveurs du Sénégal, Ismaïla Sow.

‘’L’Etat doit nous assister à hauteur de 50% dans la prise en charge d’aliment de bétail. Pour le reste, nous pouvons nous débrouiller’’, a-t-il indiqué.

M. Sow s’exprimait dans un entretien avec l’APS à l’occasion d’un atelier de préparation d’un plan d’action national pour la reconstitution d’un capital fourrager au Sénégal.

Selon lui, le cheptel est estimé à environ 12 millions de bêtes au Sénégal.

‘’L’Etat doit doubler ses efforts dans le soutien des éleveurs pour le développement de ce secteur. Son rôle doit consister à accompagner les éleveurs, à alléger leurs charges en renforçant leurs connaissances, en leur dotant de moyens financiers mais également de nouvelles technologies’’, a plaidé le président du Conseil des éleveurs.

Ainsi, a-t-il ajouté, ‘‘d’ici quelques années, les éleveurs pourront voler de leurs propres ailes, car nous sommes conscients que l’Etat ne peut pas constamment nous aider’’.

Par ailleurs, a expliqué M. Sow, les éleveurs ont fait un mémorandum qu’ils ont transmis au président de la République pour lui faire part des difficultés qu’ils éprouvent pour la nourriture du cheptel.

Il a aussi invité les industriels à privilégier les éleveurs nationaux. ‘’Même si tout allait bien, les producteurs d’aliments de bétail ne pouvaient pas produire plus de 250 mille tonnes d’aliments de bétail’’, a-t-il fait savoir.

La FAO a décidé d’aider l’Etat du Sénégal dans la reconstitution d’un capital semencier fourrager.

Cependant, selon Ismaïla Sow, cette reconstitution doit passer par la culture fourragère, laquelle devrait passer à son tour par les producteurs de semences fourragères.

Dans ce cadre, a-t-il souligné, l’Institut sénégalais de recherche agricole (ISRA), en tant qu’institution spécialisée dans la recherche, est associée à ce projet.

M. Sow de répertorier trois points incontournables pour la réalisation du capital fourrager semencier au Sénégal.

Selon lui, il s’agit de la culture fourragère qui ‘’ne peut certes pas couvrir tous les besoins des éleveurs en aliments de bétail, mais peut y contribuer’’.

‘’Il y a aussi des ressources naturelles qui sont des variétés d’herbes qui poussent dans la nature dont nous les acteurs devront voir comment faire pour augmenter cette ressource’’, a encore dit M. Sow.

Il a ajouté : ‘’Nous avons noué un partenariat direct avec des industriels qui produisent les aliments concentrés, afin qu’il y ait moins d’intermédiaires. C’est dans ce cadre que nous avons noué un partenariat avec les Grands moulins de Dakar qui ont décidé de réduire à 10% les aliments qu’ils nous vendent’’.

Parmi les causes de la pénurie de fourrage, figure la rareté des pluies. Pour M. Sow, celle-ci est également à l’origine de la cherté de l’aliment de bétail.

‘’Les industriels qui fabriquent ces aliments ne pouvaient pas avoir de matière première car celle-ci était à base de maïs. Par conséquent, ils étaient obligés d’importer d'Argentine ou des Etats-Unis’’.

Aussi a-t-il précisé que ''la Mauritanie, qui n’en a pas, compte sur le Sénégal pour s’en procurer, alors que le Mali est dans l’impossibilité de le faire à cause de la guerre’’.

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