Quelque 120 millions d’électeurs sont attendus aux urnes, ce mardi, pour départager Mitt Romney de Barack Obama. Dans le New Hampshire, les premiers résultats confirment les prévisions : le scrutin devrait se jouer à une poignée de voix.

Au moins 120 millions d’électeurs américains sont attendus aux urnes pour départager Barack Obama et Mitt Romney au terme d’une campagne électorale intense, ce mardi 6 novembre. Depuis plus d’un mois, les sondages annoncent en effet un scrutin des plus serrés.

Le dernier sondage Reuters/Ipsos publié lundi donne ainsi une courte avance au président sortant (48 %) face à son adversaire républicain (46 %) avec une marge d'erreur de 3,4 points d'indice qui relativise grandement la portée de cet écart.

L’élection a été symboliquement inaugurée à Dixville Notch, un petit village du New Hampshire dont l’unique bureau de vote est, depuis 1960, le premier à ouvrir lors d’une élection présidentielle. Signe que le suspense promet d’être haletant, les résultats, déjà connus, ont donné Obama et Romney à égalité. Un fait inédit dans le petit village où les candidats républicains ont toujours remporté la majorité, sauf en 2008…

Ultimes tentatives pour convaincre

À la veille du scrutin, les deux candidats ont fait d’ultimes tentatives pour tenter de convaincre les indécis, de séduire les indépendants et de mobiliser leurs troupes.

De manière symbolique, Obama a tenu son dernier meeting dans l'Iowa, là où il avait lancé sa campagne victorieuse de 2008. "Je suis revenu encore une fois dans l'Iowa pour vous demander votre voix. Je suis venu vous demander de nous aider à terminer ce que nous avons entrepris, parce que c'est ici que notre mouvement en faveur du changement a commencé". Pris par l'émotion, le président sortant a dû s’interrompre, la gorge nouée. Il doit désormais rejoindre son fief de Chicago, dans l'Illinois, avec son épouse Michelle, où il attendra les résultats mardi soir.

Sentant que l’élection ne se jouera qu’à une poignée de voix, Mitt Romney, pour sa part, restera en campagne jusqu’au bout. Il est apparu lundi dans quatre États dits pivots, décisifs pour le srcutin : en Floride, en Virginie, dans l'Ohio et dans le New Hampshire. Mardi, jour même du scrutin, il doit voter à Belmont (Massachusetts), puis se déplacer encore dans l'Ohio et la Pennsylvanie avant de passer la soirée électorale à Boston.

Imprimé sur de grandes affiches à ses réunions publiques, "le vrai changement dès le premier jour" résume le message final de M. Romney. "Presque toutes les mesures prises par le président ont rendu la reprise économique plus difficile", martelait-il encore lundi matin à Orlando, en Floride.

Au cours de cette campagne, la question de l'économie a été omniprésente en raison de la faible croissance américaine et de la persistance du chômage qui s'établit à 7,9 %.

En ce domaine, Romney a joué à plein sur son passé d'homme d'affaires, compétent pour gérer les situations de crise. Obama a, lui, expliqué que sa présidence avait connu la plus grave crise depuis la Grande Dépression de 1929 et qu'il avait remis le pays sur les rails.

Légère avance pour Obama dans les États pivots

Même si les sondages donnent les deux candidats au coude à coude, la carte électorale paraît plus favorable au président : une victoire dans quelques-uns seulement des États pivots lui suffirait pour rester à la Maison Blanche.

Obama est, en effet, légèrement en tête dans huit de ces neuf États, et notamment dans l’Ohio, ardemment convoité par les candidats. Il est considéré comme l’État qui pourrait décider du sort de l’élection. Aucun républicain n'a réussi à s'installer à la Maison Blanche sans l'avoir remporté.

La course est tellement indécise que les cas de figure les plus inattendus ont été imaginés et que la perspective de voir se répéter le scénario de 2000 a été plusieurs fois évoquée. C'est la Cour suprême qui avait alors tranché, donnant la victoire à George W. Bush après cinq semaines d'incertitudes et de recours en justice.

Pour l’heure, les longues files d'attente observées devant les bureaux de Floride au moment du vote anticipé et les plaintes du Parti démocrate déposées ce week-end à Miami pour étendre les horaires de cette procédure de vote peuvent présager d'un scrutin agité. Chaque camp semble prêt à porter la bataille sur le plan judiciaire en cas de doute sur les résultats.

Avocats démocrates et républicains surveillent aussi de près les bureaux de l'Ohio, où des associations contestaient les critères de validité des bulletins "provisoires" qui ne seront dépouillés qu'à partir du 17 novembre. Les électeurs qui, par exemple, ne présentent pas de preuve d'identité ou votent dans le mauvais bureau de vote doivent utiliser cette procédure.

Les bureaux de vote commenceront à fermer leurs portes à 18h (23h GMT) dans l'Indiana et le Kentucky. Les autres États suivront dans les six heures, mais il n'est pas certain qu'une estimation fiable soit disponible avant plusieurs heures.

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