Le 117éme magal de Touba célébrant le départ en exil de Bamba vient d’être vécu, ce jeudi 12 janvier 2012.

Le Sénégal peut s’enorgueillir d’avoir enregistré sur son sol la naissance d’une des personnalités les plus marquantes de ce monde. Qui, par son érudition et sa foi, a joué un rôle éminemment positif et décisif dans la restauration de l’historicité de l’homme noir pour ne pas dire le négre comme les colons nous surnommaient jadis. Il a su par des stratégies exclusivement basées sur la foi, apporter le démenti le plus cinglant et par la même occasion battre systématiquement en brèche toute l’idéologie et la doctrine sur lesquelles était bâti gaillardement le système politique colonial comme vaste entreprise de négation et d’exploitation économique et social des colonies en faveur de la métropole. La France coloniale, enivrée et enthousiasmée par ses succès militaires éclatants sur toutes les résistances armées incarnées tour à tour par certains rois dont le plus charismatique et emblématique était sans doute le damel du Cayor, qui avait fini malheureusement par succomber sous les balles coloniales du fait d’un rapport de force lui étant totalement défavorable, et aussi certains marabouts jihadistes tel Omar al foutyou Tall qui n’ont connu guère un sort plus reluisant car balayés tous par la malveillante soldatesque coloniale. Alors, cette France là pensait qu’elle allait désormais achevait, en roue libre, son projet d’annexion complète de ce qui restait de la colonie Sénégal. C’est dans ce contexte de triomphalisme galopant et arrogant que le Cheikh par des voies et des méthodes absolument pacifiques leur a infligé la défaite la plus déroutante que jamais la France coloniale n’a subie en terre africaine, et dont les manifestations continuent encore d’être savourées par l’humanité entière. Et le magal de Touba en est l’illustration la plus parfaite par son caractère populaire et international. Cependant, au-delà de l’aspect festif ponctué par des actes d’adoration et d’action de grâce, quels enseignements faut il tirer de cette célébration en terme de viatique pour négocier ce tournant décisif où notre pays comme le prophétisent tous les cassandres, court de gros risques de déstabilisation, qui pourraient à jamais compromettre ses chances d’émergence et de développement économique et social ? A n’en pas douter, le premier enseignement et de loin le plus capital est l’attachement du guide à la paix. Car, dés son retour d’exil de Gabon, sa première déclaration, coupant de ce fait l’herbe aux pieds de beaucoup de ses fidèles fanatisés par ce retour triomphal, et n’attendant qu’un mot d’ordre pour en découdre farouchement contre l’administration coloniale, a été de pardonner tous ceux qui, à quelque niveau que ce soit, ont pu jouer un rôle dans les épreuves terribles qui, par la volonté de son seigneur, venaient de lui être infligées.
Par ce geste d’une haute portée humaniste, le Cheikh vient d’administrer la preuve la plus éclatante que son attachement indéfectible au sceau des prophètes Mohameth ibn Abdallah n’est pas que verbal, au contraire cette admiration est nourrie par sa disposition à perpétuer ses moindres faits et gestes jusqu’à la caricature. Il faudrait peut être rappeler que le Prophète que Dieu l’agrée a eu à adopter la même attitude bienveillante à l’égard de ses contempteurs de la Mecque avec à leur tête le maudit Abu SOUFIYANE  à l’occasion de son retour triomphal à la ville aux milles et une nuits qu’est la Mecque où sa principale mission était de purifier la Kaaba et de la débarrasser à jamais des idoles sataniques dont les khourech l’ornaient. Au moment où tout le monde s’attendait à recevoir sa vindicte, il leur gracia de sa bonté infinie devant une foule mecquoise médusée. C’est la démonstration la plus éloquente que Serigne Touba est le serviteur parfait du Prophète qu’il n’associe à rien ni à personne.
Le magal de Touba est l’occasion où tous nos hommes politiques à l’image de tous les fidèles aiment s’afficher aux cotés du Khalif.J’espère que la seule chose qui les motive dans leurs ardeurs affichées ,c’est la croyance et la foi qu’ils nourrissent au guide plutôt qu’un quelconque autre gain politique attendu à travers un hypothétique « ndiguel » qui, de toute façon ne viendra jamais.
Si c’est la première hypothèse qui est de rigueur, alors ils devraient tous être dans les dispositions de traduire les nombreux enseignements du Cheikh constituant autant d’hymnes à la paix ,et maintes fois rappelés durant ce magal ,en actes et comportements observables. C’est d’autant plus important que tous les pouvoirs réunis de ce monde n’en valent pas la chandelle. Il ya 117 ans, jour pour jour, que Serigne Touba dans un courage, dans une témérité j’allais même dire, apostrophait sereinement le tout puissant gouverneur général de l’époque appelé pompeusement « Borom ndar » , que « vos pouvoirs tout comme vos mains sont périssables et que ndar sera encore longtemps dans ce monde au moment où tes pouvoirs ,tes titres et ta propre personne seront à jamais effacés de cette terre ». La même réponse cinglante et déterminée a été aussi servie aux plénipotentiaires du fougueux et orgueilleux damel du cayor qui l’encourageaient à s’allier  à l’aristocratie en place au nom d’intérêts bassement matériels de ce monde. La moralité active qu’on peut tirer de ces deux épisodes de l’histoire est que le pouvoir quelque soit son caractère et son importance sociale n’est pas la chose la plus essentielle dans cette vie d’ici bas et que les enjeux qu’il met en œuvre doivent être transcendés  pour la préservation pleine et entière de la paix sans laquelle rien de durable ne pourra être construit dans ce monde.
Puissent tous les acteurs politiques engagés dans la course pour occuper le palais de Roum garder présent cet enseignement sacerdotal dans l’esprit et s’en servir comme viatique légué à la postérité par Bamba. C’est la meilleure manière pour eux de célébrer le 117 eme anniversaire de son départ triomphal à l’exil sous la bénédiction de son guide de toujours, l’homme de BADR  et de KHAIBAR, le sceau des prophètes Mahomet ibn Abdallah(PSL).    

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